Agriculteurs d'agrumes en détresse : un cri d'alerte face à la marginalisation et aux blocages structurels
Agriculteurs dagrumes en dtresse : un cri dalerte face la marginalisation et aux blocages structurels
Le président de l’Union locale de l’agriculture et de la pêche à Beni Khalled, Béchir Ounallah, a lancé un appel pressant, ce mercredi 27 novembre 2024, aux autorités nationales, y compris au président de la République. S’exprimant au micro de Hiba Loussif dans l’émission Cappuccino sur Jawhara FM, il a décrit une situation critique pour les producteurs d’agrumes de sa région.
Selon M. Ounallah, le marché de gros de Bir El Kassaâ, principal débouché pour les agrumes, est largement insuffisant pour absorber les volumes produits. Sa capacité limitée, oscillant entre 800 et 1.200 tonnes par jour, contraste avec un surplus estimé à 140.000 tonnes qui, sans solutions immédiates, risque de pourrir. Cette situation met en évidence des carences criantes en matière de planification et de soutien logistique.
« Les agriculteurs se retrouvent seuls, à supporter des coûts exorbitants pour l’eau et les traitements phytosanitaires, sans aucun soutien ni intervention des autorités », dénonce Béchir Ounallah. Il pointe également l’absence de subventions et d’accompagnement technique dans un secteur pourtant vital pour l’économie locale.
Les problèmes s’aggravent cette année avec des contrôles routiers stricts et des sanctions qui dissuadent les petits commerçants de venir directement s’approvisionner chez les producteurs. Ces obstacles, qualifiés de « blocages structurels », entraînent des pertes massives de récoltes et mettent en péril la viabilité des exploitations.
Malgré une récolte jugée « satisfaisante » cette saison, atteignant 384.000 tonnes au niveau national – dont 270.000 à Nabeul, leader incontesté avec 75 % de la production nationale –, ces chiffres sont loin des 650.000 tonnes enregistrées il y a quelques années. Cette baisse reflète une perte de dynamisme dans un secteur autrefois florissant.
Face à cette crise, M. Ounallah a avancé plusieurs pistes : établir un système de cartes professionnelles pour identifier et structurer les agriculteurs, transformer les zones de production en marchés locaux gérés par les municipalités, facilitant ainsi l’accès direct des consommateurs aux produits ou permettre aux agriculteurs de disposer de patentes sous un régime forfaitaire à coût réduit, pour encourager la formalisation des ventes.
Cette situation reflète une gestion insuffisante des filières agricoles en Tunisie, où les producteurs sont trop souvent laissés à eux-mêmes. Alors que les défis climatiques et économiques s’intensifient, une politique proactive et inclusive est nécessaire pour éviter que des surplus, symboles d’un potentiel inexploité, ne se transforment en pertes irrécupérables.
I.N.
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