Agression sioniste sur Gaza : La menace d’un embrasement régional est omniprésente
La guerre contre Gaza suscite toutes les inquiétudes. Et pour cause, tout le Moyen-Orient est sous tension ainsi que la plupart des pays arabes. Les images terribles et insoutenables de femmes, d’enfants, de jeunes et de personnes âgées happés par la machine de guerre sioniste, les mises en garde de l’Iran et les messages du Hezbollah envoyés depuis le Sud du Liban font craindre l’extension du conflit.
En effet, depuis le 7 octobre, Gaza est pilonnée sans arrêt. Le bilan humain est catastrophique : 2 670 morts selon le ministère de la Santé palestinien. Pendant que les craintes de voir le conflit s’étendre dans le Proche-Orient se confirment heure après l’heure. Le Tsahal s’est lancé dans une attaque hystérique contre la population civile avec le soutien indéfectible de l’Occident, des Etats-Unis et de l’Union Européenne en l’occurrence.
Si les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont décidé de mobiliser leurs porte-avions à l’est de la Méditerranée pour soutenir l’entité sioniste dans cette guerre, les risques d’extension de ce conflit armé planent sur cette région du monde continuellement prête à s’embraser.
Entretemps, c’est un front au nord qui inquiète le plus les Israéliens. Soutenu ouvertement par l’Iran, le Hezbollah multiplie ses frappes, ciblant les formations militaires installées à la frontière sud du Liban. Ces frappes ont connu leur apogée dimanche dernier quand une personne a été tuée dans le nord d’Israël qui a riposté et formé un large périmètre de sécurité à la frontière, de quoi redouter un risque d’escalade dans la région.
Contacté par La Presse, l’ancien diplomate Ahmed Ben Mustapha explique que toute la région du Proche-Orient est exposée, en effet, à une crise inédite et à un énorme risque d’extension du conflit, incluant notamment le Liban, déjà dans l’œil du cyclone. Il soutient que cette crise pourrait marquer la fin du système unipolaire et de l’hégémonie d’un seul État. « L’Iran est impliqué directement dans cette guerre à travers les factions armées, notamment le Hezbollah, mais pour son propre bénéfice. Le régime iranien a pu installer aux frontières d’Israël des mouvements lourdement armés et autonomes, d’où les craintes de l’Occident, et les risques de voir éclater une guerre régionale à dimension religieuse », explique-t-il.
Le Hezbollah pourrait-il être contraint de participer à la guerre ?
Pour Abdallah Laabidi, ancien diplomate, les risques de voir la région plonger dans une grande guerre ne sont pas évidents. Et pour cause, une telle guerre pourrait impliquer des puissances mondiales, un scénario que tout le monde redoute. « Même les régimes arabes et la Ligue arabe ont appelé à la retenue et haussé le ton contre toute implication du Liban et du Hezbollah dans cette guerre », a-t-il analysé à La Presse. Et d’ajouter que les événements du « Déluge d’Al-Aqsa » auront changé à jamais l’échiquier géopolitique de toute la région, peu importe les résultats de la guerre en cours.
Cependant, il met en garde contre de nouvelles manœuvres dangereuses de l’entité sioniste qui risquent d’embraser la région. « Israël a toujours opté pour les guerres éclair, les évènements du 7 octobre dernier ont poussé d’autres acteurs dans la région comme la Syrie et le Hezbollah à penser à récupérer des territoires occupés comme le Golan », résume-t-il.
En outre, pour l’analyste Mohanad Hage Ali du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, qui s’exprimait dans de multiples apparitions médiatiques, il est clair que dans le cas d’«une invasion terrestre globale sur Gaza, le Hezbollah pourrait se trouver contraint de participer à la guerre», en vertu de cette «unité des fronts». «Une attaque décisive contre l’une des composantes» de «l’axe de résistance» pousserait à «l’intervention des autres composantes», argue-t-il.
Le Hezbollah est la bête noire d’Israël depuis 2006, date de la dernière grande confrontation entre l’État hébreu et le groupe armé, qui avait fait plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, pour la plupart des militaires. Actuellement, c’est justement ce front qui risque de faire exploser la région dans une guerre sans précédent, le Hezbollah ne cessant de multiplier les avertissements, menaçant d’ouvrir un nouveau front contre Israël si la guerre contre Gaza se poursuit. Derrière, il y a l’Iran, ce pays qui finance les différentes factions islamistes de résistance contre l’occupation, notamment le Hezbollah et le Hamas.
L’Iran hausse le ton !
A cet égard, le régime iranien a transmis samedi un message à Israël par l’intermédiaire des Nations unies, affirmant qu’il serait contraint d’intervenir si l’opération de l’armée se poursuivait à Gaza, selon une source diplomatique.
Rencontrant à Beyrouth l’envoyé de l’ONU au Proche-Orient, Tor Wennesland, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a affirmé que Téhéran «possédait des lignes rouges» et qu’il serait contraint de réagir si elles étaient franchies. «L’Iran n’est pas intéressé à transformer le conflit à Gaza en une guerre régionale, et nous tentons d’obtenir la libération des citoyens kidnappés détenus par le Hamas. Mais si le conflit à Gaza se poursuit et s’il dégénère en une opération terrestre, nous serons obligés de réagir», a-t-il déclaré. Des avertissements qui ont été rapidement interceptés par l’Occident. Le président français Emmanuel Macron a appelé son homologue iranien dimanche, afin de prévenir toute extension du conflit, «notamment au Liban».
«La France va poursuivre ses efforts pour éviter un embrasement au Proche-Orient où la guerre entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas s’intensifie», a assuré pour sa part la ministre française des Affaires étrangères. «La situation est difficile, préoccupante. Elle est grave», a déclaré Catherine Colonna, appelant à la responsabilité de tous les dirigeants, lors d’une déclaration à la presse donnée à l’issue de sa visite en Israël. A travers ces événements dramatiques que connaît le Proche-Orient, la réaction russe était attendue. La Russie a appelé, hier, Israël et le Hamas à un cessez-le-feu «immédiat» et à des pourparlers, au dixième jour de la guerre.
Israël veut-il entraîner les USA ?
Le scénario de voir une guerre régionale exploser reste probable selon certains analystes. D’ailleurs, dans les médias israéliens, on évoque une manœuvre israélienne visant à ouvrir tous les fronts, y compris contre l’Iran, contrairement à ce que prétendent les hauts dirigeants de l’entité sioniste. On explique qu’à travers cette guerre et notamment le bombardement massif de Gaza sous prétexte de faire valoir son « droit de se défendre », l’entité sioniste vise à entraîner les Etats-Unis dans cette guerre, notamment contre l’Iran et le Hezbollah pour affaiblir « l’axe de la résistance ».
Autant rappeler que l’armée israélienne a accusé hier l’Iran d’avoir ordonné dimanche des attaques du Hezbollah à la frontière libano-israélienne. «Le Hezbollah a lancé des tirs afin de détourner l’attention de nos efforts de guerre dans le sud (Gaza), sur les instructions iraniennes et avec le soutien iranien», a déclaré le porte-parole militaire Daniel Hagari, lors d’un point de presse.
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