Activité économique en Tunisie: Le potentiel, la volonté politique et la manière
Réduction du déficit commercial et embellie avec les recettes des secteurs du tourisme et des TRE
Il y a à peine quelques années, plus exactement avec le processus intervenu le 25 juillet 2021, les détracteurs du régime, désormais en place, ne donnaient pas cher quant à la survie du changement ayant mis fin à toute une décennie marquée par la corruption, la malversation, la mauvaise gestion de la chose publique.
Certains évoquaient même une imminente et inévitable faillite de l’Etat, qui n’a jamais eu lieu malgré la multiplication des rapports et des prétendues prévisions avancées par certaines institutions financières internationales et en dépit aussi de certaines pressions exercées par des organismes étrangers sur instigation des lobbies actifs à l’échelle nationale.
Ainsi, l’Etat tunisien a refusé, sous la houlette du Président de la République, Kaïs Saïed, de subir le diktat du Fonds monétaire international (FMI), mais de préserver la souveraineté nationale de la Tunisie en refusant de se plier aux conditions pouvant porter préjudice au peuple et à la paix sociale.
Le maître mot consiste désormais à compter sur soi et sur ses capacités nationales, une démarche suivie et mise en application grâce à une diversification des sources de revenus, une orientation qui est en train de faire ses preuves.
En effet, les signes d’un vrai redressement socioéconomique sont réels, selon les indicateurs relevés par les établissements officiels, dont notamment l’Institut national de la statistique et, surtout, la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Pour commencer, l’on constate depuis deux ans une progression de l’activité économique légèrement supérieure aux projections initiales. Cette évolution porte la marque de la reprise de l’activité des services marchands et de la bonne performance des secteurs manufacturier et non manufacturier.
Outre la contraction significative du déficit courant, notre pays montre des signes prometteurs de reprise économique en ce premier semestre 2024, en dépit des défis persistants dus, en grande partie, à la conjoncture mondiale marquée par la poursuite des conflits armés majeurs dans deux zones névralgiques du monde, en l’occurrence la zone du Moyen-Orient et le continent européen où la guerre fait rage depuis plus de deux ans.
On mentionne, ainsi, que d’après les récents chiffres de la BCT, le déficit courant s’est établi à 2.388 millions de dinars tunisiens (MDT) à fin juin 2024, soit 1,4% du PIB.
Il s’agit là, selon les experts, d’une véritable performance dans le sens où elle constitue une nette amélioration, comparée à la même période en 2023, lorsque le déficit atteignait 3.164 MDT, représentant 2% du PIB.
Cette contraction, qualifiée de positive, est due essentiellement à une réduction du déficit commercial qui, de 7,7%, a été ramené à 8.017 MDT, sachant que les secteurs du tourisme et des transferts de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont largement contribué à cette embellie.
Un point sombre entache, malheureusement, cette embellie, puisque la balance énergétique a sérieusement reculé, enregistrant un déficit de 5.794 MDT à fin juin 2024. Pour détailler les recettes touristiques et les revenus des travailleurs tunisiens à l’étranger, ils ont connu une progression respectivement de 6,6% et 7,2%, avec des flux financiers ayant contribué à consolider les réserves de change, qui s’élevaient à 24.500 MDT au 30 juillet 2024, soit l’équivalent de 111 jours d’importations, contre 23.250 MDT (101 jours) un an auparavant. Sans s’endormir sur ses lauriers, le Conseil d’administration de la BCT veille à consolider davantage ces réserves, tout en notant les efforts continus du secteur bancaire pour renforcer sa solidité financière, avec un ratio de solvabilité global dépassant les 14%.
En outre, le maintien du taux directeur de la BCT à 8% en juillet 2024 souligne les efforts constants pour maîtriser une inflation persistante, malgré sa baisse. Une maîtrise que la BCT tient à réussir en renforçant la coopération avec d’autres banques centrales à l’échelle régionale, comme en témoigne la récente réunion des banques centrales méditerranéennes, tenue en juillet dernier à Tunis pour discuter des enjeux et des défis communs à tous les pays de la région, offrant des perspectives de solutions concertées.
La voie est toute tracée, il n’y a plus qu’à persévérer…
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