Culture

A la galerie Le Violon Bleu : Si Aly Ben Salem m’était conté…

Ce serait certainement de la manière dont le fait actuellement la galerie Le Violon Bleu.

Une très belle exposition-hommage au pionnier de la peinture tunisienne est actuellement en cours. Dans cette jolie galerie de Sidi Bou Saïd, Essia Hamdi, qui a entrepris apparemment un cycle d’hommages— le dernier étant consacré à Aly Bellagha, un des seize membres de l’Ecole de Tunis—, a réuni un magnifique ensemble de la période ancienne de l’artiste. Celle qui précéda son départ en Suède, et qui est certainement, aux dires des critiques et historiens de l’art, la plus puissante et la plus intéressante.

Sur les cimaises de la galerie, on pénètre un univers onirique où évoluent ondines et dianes sylvestres, éphèbes et animaux mythiques. Là, tout est calme et beauté, fluidité et rêves incarnés. Aly Ben Salem a déclaré avoir créé ce monde imaginaire, tout de grâce et de douceur, pour oublier les horreurs de la guerre auxquelles son enfance fut confrontée.

Ce qui, en aucun cas, ne saurait sombrer dans la mièvrerie du « joli ». La touche est maîtrisée, la composition rigoureuse, la personnalité assumée.

Plus tard dans son parcours, Aly Ben Salem est le peintre qui a éclaboussé la Suède des couleurs de la Tunisie. Il fut aussi un des artistes les plus productifs et à la plus grande longévité artistique. Il n’en demeure pas moins que la période présentée par le Violon Bleu est certainement la plus intéressante de son œuvre.

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