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5e session ordinaire du Comité Technique spécialisé n°8 de l’Union Africaine à Tunis : Des échanges interafricains et trois chartes à ratifier

La Tunisie compte, entre autres, sur la diplomatie des conférences pour redorer le blason au sein de son continent et notamment à travers les institutions de l’Union africaine. Après le succès de l’organisation du comité spécialisé en finances en juillet dernier, Tunis abrite actuellement les travaux du comité technique spécialisé n°8 relatif à la fonction publique, la décentralisation et la gouvernance locale, ainsi qu’au développement urbain. 

Au sein de l’Union africaine il existe plusieurs organes de prise de décision dont les organes sectoriels, surtout au niveau ministériel. Ils sont nombreux et parmi eux figure un organe un peu composite qui est ce comité technique spécialisé, dit CTS n°8, qui englobe à la fois le thème de la fonction publique, celui du développement urbain et celui de la décentralisation. Les travaux des trois sous-comités ont démarré hier à Tunis avec la participation de représentants de la majorité des pays membres de l’Union africaine. Les travaux se poursuivent aujourd’hui avant de céder la place à la réunion ministérielle des départements concernés prévue demain. L’organisation, à entendre les invités de la Tunisie, est parfaite et les travaux se passent dans une bonne ambiance. Alors que sous les directives de la présidence du gouvernement , plusieurs activités culturelles sont programmées pour les hôtes de la Tunisie afin de leur offrir l’occasion de découvrir le pays et sa culture.

«Maintenant, souligne à La Presse le représentant du président du CTS n°8, Abdelhamid Gharbi, lui-même ambassadeur de Tunisie à Addis-Abeba, la Tunisie préside cet organe, depuis deux ans, dans le cadre d’une rotation et nous avions demandé à présider cet organe. Et comme notre présidence arrive à terme, et sur instructions du Chef du gouvernement, nous avons proposé d’abriter la réunion de ce comité avec la facilitation de la présidence du gouvernement au niveau de l’organisation et autres. Certes, l’organisation de cette réunion est financée en grande partie par l’Union africaine, et la partie tunisienne a épaulé ces efforts pour bien organiser ce rendez-vous».

Et d’ajouter : «Les enjeux de cette réunion sont notamment d’évaluer le travail effectué par l’Union africaine et par ses Etats membres sur ces trois thèmes durant la période écoulée, mais aussi de préparer la feuille de route des deux prochaines années. La Tunisie a beaucoup à dire dans ce domaine puisqu’elle a toujours considéré que la Fonction publique est un levier de développement quels que soient les défis. C’est un secteur qui a démontré sa résilience pendant la période écoulée et depuis le déclenchement de la révolution, et jusqu’à maintenant, les cadres tunisiens sont connus et reconnus, notamment dans les autres pays africains. Ça sonne très fort quand l’un des diplomates africains frères, par exemple l’ex-ministre des affaires étrangères comorien qui est actuellement ambassadeur à Addis-Abeba, me dit : Je n’oublierai jamais que l’un de mes professeurs aux Comores était un Tunisien! C’est une contribution que l’on a faite depuis l’indépendance jusqu’à maintenant. Les défis sont multiples pour tous les Etats membres de l’UA et ce genre de rencontre permet d’explorer et surtout d’échanger les expériences».

Diplomatie des conférences

L’ambassadeur de Tunisie à Addis-Abeba évoque dans ce sens le développement urbain impressionnant réalisé en Ethiopie et qui sert d’exemple à tous les autres pays africains en matière de développement urbain.

Abdelhamid Gharbi a indiqué que vers la fin des travaux, on procèdera à la publication de la Déclaration de Tunis qui va sanctionner l’ensemble de ce débat autour des trois thèmes précités. Il a affirmé que l’organisation de ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre d’un cadre global autorisé par les hautes autorités et qui est de développer ce que l’on appelle la diplomatie des conférences.

«C’est une occasion de partager et d’apprendre aussi de nos frères africains, et de montrer ce visage vibrant de la Tunisie». Et de rappeler qu’en juillet dernier, les ministres des Finances africains lors de leur réunion à Tunis, sur l’invitation de la Tunisie, avaient décidé de créer une agence de notation africaine. «C’était un moment fort et maintenant on continue et on essaye d’activer cette diplomatie des conférences en abritant ce genre d’activités avec l’appui et le soutien constant des hautes autorités tunisiennes».

Trois chartes africaines à ratifier

Par ailleurs, parmi les activités programmées de ce Comité technique spécialisé figurent des plaidoyers pour la ratification de trois chartes, à savoir la charte africaine des valeurs et principes de la fonction publique et de l’administration, la charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, ainsi que la charte de l’Union africaine sur le développement durable des établissements urbains et humains en Afrique. C’est que pour que ces chartes soient effectives et entrent en vigueur, elles doivent être ratifiées par au moins quinze pays membres. Notons que la Tunisie a exprimé sa prédisposition à examiner la ratification qui va passer par les différents départements ministériels avant d’être soumise évidemment à l’Assemblée des représentants du peuple.

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