37e édition du FIFAK : Dédiée à la Palestine
Le mythique Fifak souffle cette année sa 60e bougie, une édition anniversaire qui vient marquer encore plus l’âge de la maturité et de la raison mais aussi le poids de tant d’années de militantisme et d’engagement pour une culture alternative, des valeurs universelles d’humanité et de liberté…liberté de création, démocratie culturelle et engagement politique et humain.
Pour cette édition anniversaire, le Fifak — Festival international du film amateur de Kélibia, fer de lance de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs depuis 1964 — ne déroge pas de cette ligne de conduite et souligne fortement sa solidarité et son engagement pour la cause palestinienne dénonçant haut et fort la guerre meurtrière sur Gaza.
Sur fond de génocide, le Fifak aura lieu du 17 au 24 août, avec toujours les mêmes difficultés, la même détermination et la même passion avec un regard qui ne perd pas de vue ce qui se passe en Palestine. Ce haut lieu de création, de rencontre et de réflexion, qui a toujours exprimé son engagement pour la cause palestinienne, a toujours tenu à réserver une place de choix aux films et aux cinéastes palestiniens et, pour cette année, cette question si douloureuse est au cœur de la programmation du Fifak 2024, a déclaré Adel Abid, directeur du Fifak et président de la Ftca.
La programmation aura donc deux axes essentiels : les 60 ans du Fifak et le regard posé sur la Palestine.
Le film de l’ouverture, particulier et inhabituel, nous fait découvrir le regard du cinéaste italien Piero Usberti qui a séjourné à Gaza en 2018. Une expérience humaine qui lui a permis de saisir les détails d’une vie quotidienne et faire entendre la parole d’une jeunesse résistante et désireuse de vivre. «Voyage à Gaza», un documentaire de 70 minutes, fait par un cinéaste plein d’empathie au regard troublant et sincère.
Outre les compétitions nationales et internationales (amateurs, indépendants et écoles de cinéma), le festival réserve les matinées pour les rencontres et les débats qui seront, cette année, dédiés à des séances spéciales autour d’expériences, thématiques ou personnalités. En plus des habituels ateliers pour débutants et initiés.
Pour les 60 ans du Fifak, La Tunisie est représentée par cinq films dont trois films d’école, un documentaire et deux fictions. La Ftca aura deux productions soit une fiction et un film d’animation.
Les autres films sélectionnés représentent les pays suivants : Arabie Saoudite, Argentine, Belgique, Canada, Danemark, Egypte, Etats-Unis d’Amérique, France, Géorgie, Grèce, Iran, Irak, Jordanie, Kirghizistan, Liban, Maroc, Oman, Syrie, Palestine, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Royaume-Uni, Suisse et Turquie.
La compétition officielle comprend en tout 27 films sélectionnés parmi 350 candidatures dont 13 films d’école, 6 films de la Ftca et 8 films indépendants et parmi eux 10 films du genre documentaires, 16 fictions et 1 film d’animation.
Le jury de la compétition internationale sera présidé par la réalisatrice allemande, Monica Maurer, connue pour son intérêt pour la cause palestinienne et ses travaux sur les archives de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).
Monica Maurer sera accompagnée par la chef monteuse tunisienne Nadia Attia, la cinéaste et plasticienne palestinienne Emily Jacir, l’auteur et critique de cinéma camerounais Lionel Manga et du plasticien et cinéaste d’animation croate Marco Dješka.
Le jury de la compétition nationale comprend Mounira Ben Halima, ancienne directrice au département des arts scéniques et des arts audiovisuels au ministère des Affaires culturelles, le comédien Mohamed Gryaa, le cinéaste Samir Harbaoui et le monteur Anas Saadi. Douze scénarios et 35 photos sont également dans des compétitions consacrées au scénario et à la photographie. Le jury de ces deux compétitions est composé de Yosra Nafti (universitaire), Tarek Chartani (Ftcc) et Chahine Dhahak (photographe).
En présence de cette belle brochette d’invités, la question de la mémoire, des archives, de leur restauration et conservation et les différents risques d’altération et de perte seront au cœur d’un débat très attendu. D’autant plus que le président de la Ftca, Adel Abid, a souligné, à cette occasion, la perte de certains films et archives rendant la Ftca amputée d’une partie de sa mémoire. Pour accompagner ce débat, un film documentaire iranien autour de la destruction des films après la révolution sera également projeté.
Autour du Fifak de Kélibia, des fondateurs et des différentes générations et de la relève, les 60 ans du Fifak sera célébrée tout au long du festival avec une grande rencontre qui aura lieu la matinée du 24 août.
«Le plus important est que le Fifak continue d’exister, que les associations de l’action culturelle à but non lucratif, volontaires et engagés continuent à résister à toute forme de tentation». C’est ainsi qu’Adel Abid conclut la conférence de presse souhaitant une longue vie au Fifak et à la Ftca.
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