Economie tunisie

37e édition des journées de l’entreprise | Économie informelle en Tunisie: Réalités cachées et défis à relever

Dans les méandres économiques de la Tunisie, un phénomène persiste et intrigue: l’économie informelle. A l’intersection de l’emploi, du secteur et de l’épargne, elle se déploie comme un tableau complexe.

Le phénomène de l’économie informelle en Tunisie est au cœur des préoccupations, suscitant un besoin crucial de clarification des concepts qui y sont liés. Le Pr Mongi Boughzela, éminent économiste et ancien doyen de la Fsegt, s’est penché sur la distinction entre l’emploi informel, l’économie informelle et l’épargne informelle, mettant en lumière des aspects essentiels de cette réalité complexe. Intervenant lors de la 37e édition des Journées de l’entreprise qui se tient cette année sur le thème « L’Entreprise et l’informalité : inégalités et solutions en suspens », Boughzela a indiqué que l’économie informelle englobe l’emploi informel et le secteur informel, partageant une caractéristique principale : le non-conformisme aux réglementations, lois et normes en vigueur. Cela concerne notamment la fiscalité, la sécurité sociale, le code du travail, l’hygiène, les conditions de travail et la sécurité.

L’économie informelle se manifeste à travers des activités légales visibles, telles que la restauration, les services de transport, ou encore la sécurité assurée par des individus payés par la communauté. Cependant, les activités illégales, comme le trafic d’êtres humains ou de stupéfiants, ne relèvent pas de l’économie informelle, mais de la criminalité.

Le professeur souligne que la frontière entre l’économie formelle et informelle n’est pas toujours claire, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une réalité ancrée dans la vie quotidienne, touchant une grande partie de l’économie nationale. Il insiste sur le fait que l’économie informelle n’est pas souterraine, mais bien présente, bien que parfois dans l’ombre.

La moitié des emplois en Tunisie sont informels

Cependant, en dépit de la notoriété de ce phénomène, le Pr Boughzela souligne le manque de données précises en Tunisie. Les enquêtes menées, notamment sur l’emploi informel en 2019, montrent que près de la moitié des emplois en Tunisie sont informels, confirmant une réalité largement répandue. Cependant, il souligne les limites de ces enquêtes et la nécessité d’adopter des stratégies spécifiques.

En matière de lutte contre l’économie informelle, Boughzela préconise une approche différenciée en distinguant trois catégories : les riches capables de gérer leurs impôts, les intermédiaires pouvant contribuer, et la grande masse de personnes défavorisées nécessitant une approche axée sur le développement et l’intégration.

L’économie informelle en Tunisie, bien que complexe et insuffisamment documentée, demeure un défi à relever. La mise en place de politiques ciblées, la collecte de données plus précises et une approche différenciée pour chaque catégorie d’acteurs semblent être les clés pour transformer ce secteur et promouvoir un développement économique durable, estime encore l’économiste.

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