Yassine Mami : nous avons fui la goutte pour nous retrouver sous la gouttière !

Le député Yassine Mami a réagi dans un post publié sur les réseaux sociaux, vendredi 21 mars 2025, au limogeage du chef du gouvernement, Kamel Maddouri. Il a déclaré : « Nous avons fui la goutte pour nous retrouver sous la gouttière ».
Selon l’élu, l’un des motifs déclarés du changement de la Constitution de 2014, ainsi que du référendum sur une nouvelle Constitution en 2021, était la volonté de se débarrasser du régime parlementaire et de ses défauts, notamment l’instabilité politique. Yassine Mami rappelle que la stabilité du gouvernement dépendait des alliances et des répartitions des blocs au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, et c’était le parti vainqueur des élections qui désignait le gouvernement.
Cependant, la nouvelle Constitution, rédigée par le président de la République et approuvée par près de trois millions de Tunisiens lors du référendum, a instauré un régime présidentiel. Le député a observé que, selon ce système, le président de la République nomme et révoque les membres du gouvernement, ce qui était censé garantir une plus grande stabilité, tant sur le fond que dans le temps.
Mais, souligne le député, et contre toute attente, les gouvernements et les ministres se succèdent désormais en moins d’un an. Il a ironisé : « Quelle gouvernance magique et magnifique pourrait réussir à mettre en œuvre un programme en si peu de temps ? ».
Yassine Mami a posé une deuxième interrogation : « Le peuple tunisien a-t-il le droit de connaître les critères de sélection des responsables et les justifications des limogeages continus et soudains ? ». Il s’est demandé si ce droit était effectivement reconnu.
Il a ensuite soulevé un autre point : « Le problème réside-t-il dans le choix des gouvernements, dans les gouvernements eux-mêmes, ou ailleurs ? Où est précisément le problème ? ».
En tant que député, Yassine Mami a exprimé sa préoccupation quant à son rôle de contrôle selon la Constitution. « Comment puis-je exercer mon rôle de contrôle ? Que suis-je censé contrôler et comment puis-je évaluer ? », s’est-il interrogé.
Le député a estimé que le peuple tunisien est celui qui paye le prix de l’instabilité gouvernementale. Il a souligné que « il ne peut y avoir ni développement ni stabilité sans le choix judicieux des meilleures compétences pour diriger les rouages de l’État, ni sans un climat de stabilité ».
M.B.Z
lien sur site officiel