Tunisie – Suisse: La coopération scientifique a le vent en poupe

Début août de chaque année, l’ambassade de Suisse en Tunisie lance un appel à candidatures, destiné aux universités tunisiennes, toutes spécialités confondues, pour l’octroi de bourses d’études à des doctorants (bourses d’excellence).
La sélection des candidats repose sur la qualité de leurs projets et l’intérêt qu’ils présentent à tisser des partenariats avec des établissements universitaires suisses, explique Monia Riahi, chargée de la coopération scientifique à l’ambassade de Suisse en Tunisie.
Ce programme de bourses n’est qu’un aspect parmi d’autres de la coopération scientifique entre la Tunisie et la Suisse, qui s’inscrit dans le cadre de programmes bilatéraux menés par la Confédération helvétique avec les pays africains et ceux de la région MENA. Ces initiatives s’appuient sur un savoir-faire scientifique largement reconnu à l’échelle internationale.
Dans ce contexte, près d’une vingtaine de projets de coopération scientifique ont été développés, ces dernières années, entre la Tunisie et la Suisse, notamment à travers deux programmes phares : «Excellence in Africa», porté par l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et «Leading House MENA».
Venins contre la maladie de Parkinson…
Dans le cadre du programme «Excellence in Africa», l’Institut Pasteur de Tunis collabore avec l’EPFL pour développer un traitement innovant contre la maladie de Parkinson, à partir de venins d’animaux.

L’Institut Pasteur de Tunis
De son côté, l’Institut supérieur des Technologies de l’environnement, de l’urbanisme et du bâtiment (ISTEUB) a conçu, avec le soutien de l’EPFL, un projet sur la résilience de l’habitat dans les villes tunisiennes et africaines.
Quant au programme «Leading House MENA», il a permis l’émergence de quinze projets tunisiens entre 2018 et 2024, couvrant des domaines aussi variés que la santé, le climat, l’éducation, la reproduction ou encore l’hydrogéologie.
Derrière ces projets, ce sont des femmes et des hommes qui ont trouvé dans le soutien des institutions suisses une opportunité de mettre leur expertise au service du développement scientifique, dans un esprit de collaboration bénéfique à la fois pour la Tunisie, pour la Suisse et, en plus général, pour l’avancement de la science.
Plusieurs initiateurs de projets étaient, d’ailleurs, présents récemment à la résidence de l’ambassadeur de Suisse, où ils ont partagé leurs expériences avec des représentants des médias tunisiens et évoqué les spécificités de ces initiatives prometteuses.
Transformation numérique et santé
Parmi eux, Nour Ghalia Abbassi a particulièrement retenu l’attention. Diplômée de l’EPFL, cette jeune Tunisienne a été sélectionnée, fin 2024, par la version suisse du magazine Forbes pour figurer dans sa liste «Under 30».

Nour Ghalia Abbassi
Elle a cofondé, en 2023, à Zurich la start-up DigeHealth, spécialisée dans la transformation numérique dans le domaine de la santé. Son entreprise développe des solutions innovantes pour la détection précoce des complications post-chirurgicales.
Nour Ghalia Abbassi estime que la Tunisie a le potentiel nécessaire pour devenir «la Suisse de l’Afrique». Selon elle, le pays dispose de talents brillants et d’un savoir-faire reconnu, lui permettant de s’imposer comme un hub d’innovation et jouer un rôle clé dans la transformation technologique de la région.
Dans un discours, prononcé à cette occasion, l’ambassadeur de Suisse à Tunis, Josef Renggli, a réaffirmé l’importance que la Confédération helvétique accorde au partenariat scientifique avec les pays africains et ceux de la région MENA, en particulier avec la Tunisie.
Il a, également, mis en exergue le rôle central que jouent la science et la recherche en Suisse. A titre d’exemple, le pays consacre 3,4% de son PIB à la recherche et au développement, soit un budget de 24,6 milliards de francs suisses par secteur.
Aussi n’a-t-il pas usurpé sa position de leader, avec une première place à l’Indice mondial de l’innovation en 2024 et ce, pour la quatorzième année consécutive.
Autant d’indicateurs qui font de la Suisse un partenaire de référence dans le domaine de la coopération scientifique.
Chokri Lajmi
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