Tunisie : Réduction du déficit budgétaire à 5,5 % du PIB d’ici 2026…

Selon les dernières prévisions économiques, le déficit budgétaire de l’État tunisien devrait s’améliorer pour atteindre 6,3 % du PIB en 2025, une évolution positive qui découle de l’augmentation des recettes fiscales et de la baisse des dépenses liées au soutien des produits de base.
Dans le cadre de son plan de réformes des finances publiques à moyen terme, la Tunisie vise à réduire ce déficit à 5,5 % du PIB tout en stabilisant la masse salariale à 13,3 % du PIB. Ces objectifs s’inscrivent dans un effort global pour renforcer les équilibres économiques du pays.
Le rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) met également en lumière l’évolution de la dette publique tunisienne. Celle-ci reste élevée, à 82,2 % du PIB, mais les prévisions indiquent une diminution progressive pour atteindre 80,5 % en 2025, grâce aux réformes financières mises en place par les autorités tunisiennes. Il est à noter que près de la moitié de cette dette est d’origine extérieure, contre plus de 70 % en 2019, une amélioration significative qui témoigne des efforts pour diversifier les sources de financement.
Concernant la balance des paiements, la situation extérieure de la Tunisie a montré des signes d’amélioration, bien que la vulnérabilité face aux chocs financiers reste présente. Le déficit du compte des paiements extérieurs a reculé pour atteindre 1,6 % du PIB fin novembre 2024, contre 2,3 % à la même période l’année précédente. Cette évolution est attribuée à une baisse des importations en raison de la chute des prix des produits de base, ainsi qu’à une forte croissance des exportations, notamment des produits mécaniques et électriques et de l’huile d’olive.
Selon le même document, ces progrès se reflètent également dans les réserves de devises du pays, qui se sont stabilisées à 25 milliards de dollars fin novembre 2024, soit l’équivalent de 3,7 mois d’importations, un niveau relativement rassurant dans un contexte économique global tendu.
Dans son dernier rapport, la BERD souligne également la faiblesse de la croissance mondiale et l’écart persistant entre la performance économique des économies européennes avancées et celle des États-Unis. L’incertitude croissante quant à la mise en place de nouvelles taxes douanières sur les importations en provenance des États-Unis, ainsi que les restrictions commerciales avec certains partenaires, pourraient impacter les échanges extérieurs de la Tunisie.
Face à ces défis externes, les autorités tunisiennes ont choisi de se concentrer sur les ressources internes afin de limiter l’endettement privé. Entre 2023 et 2024, les recettes budgétaires ont enregistré une augmentation de 8,7 %, atteignant 47 milliards de dinars, tandis que les emprunts sont passés de 19 milliards de dinars en 2023 à 26,7 milliards de dinars fin 2024, principalement en raison de l’augmentation des emprunts intérieurs, qui ont atteint 23,2 milliards de dinars.
Le service de la dette publique a atteint 24,8 milliards de dinars à la fin de l’année 2024, tandis que la dette publique totale (interne et externe) était estimée à 135 milliards de dinars, soit 81,2 % du PIB. Bien que l’amélioration des finances publiques soit perceptible, la gestion de la dette reste un défi majeur pour la stabilité économique du pays.
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