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Trifi : des centaines de personnes sont poursuivies en vertu du décret 54

 

Le président de la Ligue tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), Bassem Trifi a considéré que les fondements de la République étaient en train de se désintégrer. Il a évoqué des atteintes aux droits et aux libertés et à la séparation des pouvoirs.

Invité le 30 juillet 2024 à « Midi Show » de Amina Ben Doua sur Mosaïque Fm, Bassem Trifi a indiqué qu’à deux mois de la présidentielle prévue pour le 6 octobre 2024 même certaines personnalités soutenant le processus du 25-Juillet parlent de danger guettant les libertés. Il a pointé du doigt les restrictions et le ciblage de la liberté de la presse et des journalistes. Il a, aussi, évoqué la question des prisonniers politiques accusés de complot contre la sûreté de l’État et détenus depuis plus de quatorze mois malgré l’absence de preuves.

 

 

 

Bassem Trifi a considéré que le pouvoir en place exploitait la justice afin de régler ses comptes avec ses rivaux et les opposants. Il a, également, parlé de pression exercée sur les médias privés et de contrôle des médias étatiques. « 17 blogueurs ont été arrêtés pour des publications Facebook et ont été libérés en vertu de la grâce présidentielle… Des centaines de personnes sont poursuivies en vertu du décret 54… Un gardien d’école à Gafsa a été condamné pour avoir écrit : ‘’Monsieur le président, le salaire ne suffit plus’’… Tous les partis politiques demandent le retrait du décret 54 », a-t-il dit.

Bassem Trifi a, aussi, indiqué que le décret 54 était appliqué de façon rétroactive. Or, il s’agit là d’une atteinte aux principes généraux du droit. Il a affirmé que le discours d’incitation à l’encontre de la société civile et des défenseurs des droits humains était une forme d’atteinte aux droits et aux libertés. Il a expliqué que des militants ont été arrêtés pour avoir donné de l’eau et de la nourriture à des migrants irréguliers en détresse. Il s’est interrogé sur l’acharnement judiciaire à l’encontre des membres et dirigeants des associations et des organisations.

Quant à la présidentielle prévue le 6 octobre 2024, Bassem Trifi a rappelé qu’au moins six secrétaires généraux de six partis politiques se trouvaient actuellement en prison. Il a considéré que le climat actuel n’était pas propice à la démocratie et à la tenue d’une élection transparente et honnête. Il a appelé le ministère de l’Intérieur à remettre à chaque candidat son bulletin n°3. Il a cité l’exemple de Zouhair Maghzaoui, candidat soutenant le processus du 25-Juillet, mais n’ayant pas encore obtenu ce document.

 

S.G


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