Economie tunisie

Transition numérique:   Un moteur de compétitivité pour l’économie tunisienne

La transition numérique est aujourd’hui un pilier essentiel de la modernisation des économies à l’échelle mondiale. En Tunisie, cette transformation doit s’accélérer afin de favoriser l’inclusion sociale et d’optimiser les performances des entreprises.

La Presse — La transition numérique est un catalyseur de modernisation et de compétitivité pour les secteurs économiques en Tunisie.  Dans ce contexte, Lamia Chaâri, professeur en télécommunication à l’Institut supérieur d’informatique et de multimédia de Sfax, a expliqué que tout d’abord, le secteur des télécommunications constitue l’élément central de cette transition numérique, grâce aux efforts accrus du gouvernement et des opérateurs privés dans le déploiement des infrastructures 5G et de la fibre optique. D’après elle, cela permet une connectivité ultra-rapide, fiable et capable de supporter un grand nombre d’appareils connectés simultanément, ouvrant ainsi la voie à des innovations majeures dans les domaines des villes intelligentes et de l’industrie 4.0.

Bénéfique pour plusieurs secteurs

Elle a noté, ensuite, que le secteur bancaire est, également, transformé par la digitalisation des services financiers, favorisant l’inclusion financière grâce aux plateformes de paiement électronique (ex. : D17, Flouci) et aux applications mobiles. « Par ailleurs, l’industrie manufacturière peut améliorer sa productivité et optimiser ses chaînes d’approvisionnement en intégrant l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA). De même, l’agriculture intelligente, qui repose sur l’utilisation de capteurs, de drones et de l’IA, permet une gestion plus efficace des ressources », a-t-elle cité.

Aussi, a-t-elle ajouté, le tourisme est transformé grâce aux plateformes numériques de réservation et aux solutions de réalité virtuelle qui enrichissent l’expérience client. En ce qui concerne le secteur de la santé, le développement de la télémédecine, des applications mobiles de santé et des dossiers médicaux électroniques améliore considérablement l’accès aux soins.

Chaâri a fait savoir que «bien que les PME tunisiennes disposent d’un potentiel important pour exploiter les technologies avancées, elles ne sont pas encore entièrement préparées. Malgré des progrès en matière de connectivité numérique, les infrastructures, notamment dans les régions intérieures, constituent un frein à l’adoption de ces technologies». Par ailleurs, l’absence d’un cadre réglementaire clair pour certaines technologies, comme la blockchain, peut décourager leur adoption.

La Tunisie, un vivier de talents

Elle a mis le doigt sur le fait que la Tunisie dispose de plusieurs atouts pour tirer parti des avancées technologiques. « Le pays bénéficie d’un vivier de talents dans les domaines de l’ingénierie, de l’informatique et des technologies émergentes, ce qui constitue un avantage pour les entreprises souhaitant intégrer l’IA ou d’autres technologies. De plus, les coûts relativement faibles de développement et d’adoption de solutions technologiques, notamment grâce à l’externalisation vers des talents locaux, renforcent la compétitivité des entreprises. Ces dernières peuvent également collaborer avec des institutions académiques et des start-up technologiques pour mettre en place des projets pilotes dans l’IA et l’automatisation », a souligné la spécialiste.

Et d’ajouter ; « le renforcement de l’accès aux financements pour l’innovation, via des programmes internationaux comme Horizon Europe (2021-2027), peut également soutenir les PME dans leurs investissements technologiques. Enfin, des programmes de formation adaptés pour les dirigeants et leurs équipes permettraient d’accélérer l’adoption de ces technologies ».

D’après elle, pour garantir une transition numérique inclusive et durable, la Tunisie doit relever plusieurs défis : améliorer la connectivité dans les zones rurales, moderniser les réseaux de télécommunications (5G et fibre optique) et instaurer des normes robustes en cybersécurité, notamment dans des secteurs critiques comme la e-santé, le e-gouvernement et la fintech. Il faut offrir davantage d’opportunités de mise à niveau pour les professionnels dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la blockchain et la cybersécurité et limiter la migration des talents qualifiés en leur proposant des opportunités attractives sur le marché local. Il est nécessaire de faciliter l’accès des start-up et PME technologiques au financement et augmenter les fonds publics dédiés à la recherche et au développement, qui restent actuellement faibles en proportion du PIB.

Lamia Chaâri a révélé par la suite que l’adoption des technologies avancées constitue un levier puissant pour moderniser l’économie tunisienne. Elle permet de créer de nouvelles opportunités d’emploi dans des secteurs, comme l’industrie 4.0, la fintech et l’e-santé, qui nécessitent des compétences en IA, cloud computing et IoT. Bien que l’automatisation puisse entraîner la suppression de certains emplois, elle génère également une demande croissante pour des profils qualifiés dans la gestion et l’optimisation des technologies. La digitalisation des services publics contribue à réduire l’inefficacité administrative, à dématérialiser les procédures et à optimiser l’allocation des ressources humaines grâce à l’IA. En outre, la blockchain peut garantir la sécurité et la traçabilité des documents, notamment pour les registres fonciers, la gestion des marchés publics et le suivi budgétaire.

« Pour renforcer la compétitivité des exportations, il est nécessaire de moderniser l’industrie via l’intégration des technologies de l’industrie 4.0 et 5.0, comme l’automatisation robotique, l’impression 3D et les systèmes cyber-physiques. Cela permettra aux entreprises tunisiennes d’améliorer leur productivité, de réduire leurs coûts et de produire des biens de qualité supérieure pour l’exportation. Enfin, le marketing numérique et le commerce électronique doivent être davantage promus pour faciliter l’accès des produits tunisiens aux marchés internationaux. En parallèle, la transition énergétique, grâce à l’utilisation des technologies liées aux énergies renouvelables, contribue à réduire les coûts de production et à renforcer la compétitivité des produits tunisiens», a-t-elle conclu.

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