Transformation et engagement sociétal UIB : redresser la barre avec innovation et responsabilité sociale

La Presse — L’Assemblée générale ordinaire de l’Union internationale de banques (UIB), tenue hier, a permis de faire le point sur les résultats financiers de 2024, mais aussi de dévoiler la vision stratégique de la banque pour l’avenir. En dépit d’un exercice difficile, marqué par une baisse de rentabilité et un environnement économique complexe, les dirigeants de l’UIB ont exprimé leur volonté de se transformer en profondeur.
Un bilan réaliste et une nouvelle feuille de route
À l’ouverture des travaux de cette AGO, Kamel Neji, président du Conseil d’administration, a dressé un bilan lucide de l’exercice 2024. Il a souligné que les résultats obtenus par la banque «ne sont pas à la hauteur de nos espérances, ni de celles du marché bancaire tunisien». Toutefois, ce constat n’était pas destiné à semer le pessimisme, mais à inciter à une réflexion constructive et collective.
M. Neji a expliqué que plusieurs facteurs ont contribué à cette situation: un modèle économique encore insuffisamment diversifié, des mécanismes de gestion des risques jugés trop contraignants, et une série d’événements exceptionnels qui ont perturbé l’activité de la banque durant l’année 2024. Néanmoins, il a insisté sur les solides fondamentaux de l’UIB, qui continue de se classer parmi les leaders du secteur bancaire privé en Tunisie. Il a ainsi rappelé que l’UIB occupait la quatrième place pour le produit net bancaire, la troisième pour la marge d’intérêt, et la deuxième pour la marge sur commission.
Pour surmonter ces défis, Kamel Neji a présenté plusieurs priorités stratégiques. Parmi celles-ci, la transformation digitale reste au cœur de l’action, car elle permettra à la banque de répondre aux attentes croissantes de ses clients en matière de proximité, d’agilité et d’innovation. Une simplification des processus internes et la redynamisation de la relation client figurent également parmi les axes de développement prioritaires. Il a, en outre, insisté sur la nécessité de faire évoluer l’UIB pour qu’elle devienne une banque plus moderne, plus ouverte et moins conservatrice.
M. Neji a, en outre, évoqué le plan de transformation 2022–2025, reconnaissant que certains aspects du plan étaient encore en cours de déploiement. Cependant, il a réaffirmé sa confiance dans le capital humain de l’UIB et ses ressources techniques solides pour conduire la transformation à terme.
«Le client, une obsession»
Philippe Dubois, le nouveau directeur général de l’UIB, a ensuite pris la parole pour présenter les résultats financiers de l’année 2024. La situation, a-t-il reconnu, a été marquée par des défis économiques et réglementaires, mais aussi par des signes de résilience qui permettent d’entrevoir un redressement pour 2025. Le résultat net de l’UIB a chuté à 85,7 millions de dinars, avec un retour sur fonds propres (ROE) de 8,9 %, contre 14,1 % en 2023. Cette baisse est notamment imputable à des mesures fiscales impactant la rentabilité à hauteur de 30 millions de dinars et à un ralentissement de l’activité crédit, qui a diminué de 4,9 %.
Cependant, plusieurs points positifs sont à souligner. D’une part, les dépôts ont progressé de 9,1 % pour atteindre 6,86 milliards de dinars, témoignant d’une confiance continue des clients envers la banque. D’autre part, l’UIB a maintenu des ratios réglementaires solides, et la banque a été reconnue au niveau international, notamment en Trade Finance, où elle a été élue «Meilleure banque en financement du commerce international en Tunisie» par Global Finance.
Dans sa présentation des priorités stratégiques pour l’année à venir, Philippe Dubois a aussi mis en avant trois axes essentiels pour redresser la barre en 2025 : la relance commerciale, l’accélération de la digitalisation et une rigueur accrue en matière de gestion des risques. D’une part, la banque prévoit de cibler davantage les entreprises et les très petites entreprises (TPE), avec une offre étendue et adaptée à leurs besoins spécifiques. D’autre part, la modernisation des parcours clients et l’optimisation des processus internes seront des priorités pour rendre la banque plus agile et plus réactive. Dubois a aussi souligné l’importance d’une gestion stricte des risques, qu’ils soient opérationnels ou réglementaires, tout en investissant dans le développement du capital humain.
«La satisfaction du client est une obsession pour nous», a martelé Philippe Dubois, soulignant l’importance d’améliorer constamment l’expérience client. Il a également reconnu que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour maîtriser le taux de créances douteuses, actuellement à 10,1%, ainsi que pour réduire le coefficient d’exploitation, fixé à 50,5%. Malgré ces défis, le directeur général a exprimé sa confiance dans les capacités de l’UIB à rebondir grâce à son personnel engagé et à la fidélité de sa clientèle.
Un engagement sociétal structurant
Pour sa part, Ouassel Bahri, responsable communication de l’UIB, a présenté les initiatives de Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) de la banque. Dans un contexte où les attentes sociétales sont croissantes, Bahri a souligné que l’UIB considère ses engagements sociaux et environnementaux comme essentiels à sa mission. Il a ainsi rappelé que l’UIB a renforcé son implication dans trois domaines clés : l’inclusion numérique, l’éducation et la culture. À travers la Fondation solidarité & innovation, la banque a soutenu des projets d’inclusion numérique pour les jeunes, notamment des «maisons digitales» qui offrent des formations et des outils pour les autonomiser. La Fondation arts & culture, quant à elle, soutient des événements artistiques majeurs et des festivals, contribuant ainsi à la valorisation du patrimoine culturel tunisien.
Bahri a également mis en avant l’engagement de l’association Féminin by UIB, qui célèbre ses 10 ans en 2024. Cette initiative a mené des actions de sensibilisation à la santé, notamment sur les cancers masculins et féminins, et a soutenu l’entrepreneuriat féminin, avec des programmes comme le Trophée FemTech.
Finalement et non moins important, Ouassel Bahri a insisté sur l’implication active des collaborateurs de l’UIB dans ces projets RSE, précisant que plus de 50 % d’entre eux participent activement à ces initiatives, qu’il s’agisse d’ateliers solidaires, d’événements culturels ou de programmes de mentorat.
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