Economie tunisie

Stress hydrique: L’heure est à la rationalisation !

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On ne le dit pas assez: la situation hydrique est critique en Tunisie. La succession de cinq
années sèches a dû mettre à rude épreuve les systèmes hydrauliques. Conscientiser les citoyens aux menaces d’une crise qui s’annonce ainsi qu’à l’importance de rationaliser la consommation de l’eau potable est aujourd’hui le mot d’ordre. Car avec un déficit pluviométrique sans précédent, le pays souffre cruellement du manque d’eau. Et c’est le ministère
de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche qui tient à le faire savoir.

Prenant à témoin les journalistes, le département vient d’organiser une visite de terrain à divers ouvrages hydrauliques, avec un groupe de représentants de plusieurs médias, afin de mettre à nu la situation actuelle  des barrages en Tunisie. La tournée médiatique a commencé par la visite du barrage Sidi Salem, cœur battant du système hydraulique tunisien. Situé à 8 kilomètres de la ville de Testour au Nord-Ouest de la Tunisie, le barrage, qui se trouve  sur l’oued Medjerda, assure les besoins en eau potable des régions du Grand Tunis, Cap Bon, Sahel et Sfax et les besoins en eau d’irrigation des régions du Grand Tunis et Cap Bon.

Les responsables du ministère affirment que lors de cette année exceptionnellement sèche, les apports pluviométriques n’ayant pas dépassé les 31,8 millions de m3, étaient extrêmement faibles. Les quantités d’eau stockée, à ce jour, frôlent à peine les 97 millions de m3, sur une capacité de retenue maximale de 580 millions de m3, soit un taux de remplissage de 17%. Faycel Khemiri, sous-directeur général des barrages et des grands travaux hydrauliques, au ministère de l’Agriculture, a précisé qu’au mois de novembre 2022, le barrage Sidi Salem a atteint le taux de remplissage le plus faible (environ 80 millions de m3), depuis sa construction en 1981.  Les réservoirs du barrage sont au plus bas. C’est du jamais vu au barrage Sidi Salem. Le responsable a, en somme, expliqué que s’il n’y a pas de précipitations au cours des mois de mars et avril qui sont historiquement des mois relativement pluvieux, la marge de manœuvre sera très réduite. Les choix à faire, dans ce cas, ne sont pas légion. La bonne gestion des ressources disponibles est la seule solution envisageable, a-t-il affirmé.  «On est dans une situation de stress hydrique. Peu de Tunisiens le savent. S’il ne va pas pleuvoir au cours de ces deux mois, la période à venir s’annonce très difficile, vu le manque cruel de ressources disponibles  qui sera accentué par  la croissance de la demande en eau potable et en eau d’irrigation durant la saison estivale et touristique», a averti Khemiri.

Les systèmes de l’extrême Nord, château d’eau de la Tunisie 

Interrogé sur la possibilité de rationner l’eau au niveau des gouvernorats desservis par le barrage Sidi El Barrak, le responsable a répondu que cette décision se prend au niveau du ministère dans le but d’optimiser la gestion des quotas, et ce, après consultation des commissariats régionaux au développement agricole. Déplorant le gaspillage de l’eau et son utilisation insouciante, Khemiri a appelé les Tunisiens à rationaliser leur  consommation, faisant savoir que le déficit  pluviométrique  par rapport aux  trois dernières années a été estimé à plus de 510 millions de m3. Selon le responsable, la Tunisie n’est pas à l’abri des effets des changements climatiques qui sont en train de toucher de plein fouet  le monde entier et qui aggravent le stress hydrique. Pour le ministère de l’Agriculture, il n’y a pas trente-six mille solutions. Il doit utiliser à bon escient les quantités disponibles et gérer la pénurie, tout en accordant la priorité à la préservation du patrimoine agricole.  La bonne nouvelle, c’est que les réservoirs des barrages de l’extrême Nord qui constituent le château d’eau de la Tunisie, sont à un taux de remplissage satisfaisant. «C’est le système hydraulique de l’extrême Nord  qui va nous permettre de subvenir à nos besoins en eau potable. Si on ne s’est pas serré la ceinture — même si c’était  aux dépens de l’agriculture — peut-être qu’au mois de juillet et août on aurait risqué de ne plus voir couler d’eau du robinet», a averti de son côté, Sleh Nouissi, responsable au  ministère. Les équipes du département de l’Eau affirment qu’elles  ne lésinent pas sur les efforts pour améliorer la capacité de retenue des barrages. En effet, plusieurs  projets de rehaussement des barrages visant à compenser la perte de stockage induite par l’envasement sont en cours d’élaboration.

Dragage et modernisation 

Le barrage Laâroussia, était le deuxième ouvrage visité. Construit en 1954, le barrage a été conçu pour la déviation, à travers le canal Oued Medjerda-Cap Bon, des eaux de la Medjerda vers le Cap Bon et puis vers  le Sahel.  Le barrage, qui était à sec, fait l’objet d’opérations de dragage qui visent selon, Chaker Ben Zid, ingénieur à la Société d’exploitation du canal et des adductions des eaux de Nord (Secaen), à répondre aux besoins des habitants en eau potable et en eau d’irrigation, lors des pics de consommation. Etant donné le  niveau très faible de remplissage du barrage Sidi Salem dont les eaux alimentent l’ouvrage de Laâroussia, ce dernier est actuellement fermé. Les régions du Grand Tunis, Cap Bon et Sahel sont actuellement desservies en eau potable via le système de l’extrême Nord, particulièrement le barrage de Sejnane. De plus, l’ouvrage de Laaroussia est aujourd’hui en cours de modernisation et de réhabilitation. Selon Ben Zid, il s’agit d’un projet d’un montant global de 67 millions de dinars, qui a démarré en 2020 et qui s’étale sur 36 mois.  Financé par l’Etat en partenariat avec la Banque allemande de développement KFW, le projet, qui est à un taux de réalisation de 55%, est mis en œuvre par la société Hydrokarst en partenariat avec Afrique Travaux.

La qualité des eaux est conforme aux normes internati|onales

Les journalistes se sont ensuite rendus à la station Sonede Ghdir El Golla, pour découvrir les étapes de traitement des eaux transférées à travers le canal Medjerda-Cap Bon.  Allant de la peroxydation, en passant par la filtration lente sur sable jusqu’à la stérilisation, Monâm Chaouchi, directeur régional de la production à la Sonede, a expliqué que la qualité des eaux traitées et distribuées via les réseaux de la Sonede sont conformes aux normes internationales et nationales.  «Le taux de turbidité des eaux traitées dans cette station ne dépasse pas les 1,5 uTN», a-t-il souligné. Il a ajouté que le complexe produit environ 500 mille m3 d’eau par jour. La production  peut atteindre, 700 m3 selon la saison et reste tributaire de la quantité d’eau transférée à travers le canal.  Le circuit s’est terminé, enfin,  avec une visite de la nouvelle station de pompage Fondouk Jedid à Nabeul qui va remplacer l’ancienne station devenue vétuste (elle approvisionne la Sonede en eau potable et les commissariats agricoles régionaux de Nabeul, Ben Arous et Tunis en eau d’irrigation), vise à affronter la demande croissante en eau et augmenter la puissance de pompage de 8,5 m3 par seconde à 12,5. Cette nouvelle station sera bien prête au mois de novembre 2023.

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