Sherifa Riahi, 140 jours derrière les barreaux
L’ancienne directrice exécutive de l’organisation Tunisie Terre d’Asile, Sherifa Riahi est en prison depuis 140 jours. Elle avait été incarcérée le 7 mai 2024 dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de l’appel d’offres pour la location d’hôtels dans le but d’accueillir des migrants subsahariens. Lorsqu’elle a été placée en détention Sherifa Riahi était en congé de maternité et elle avait été séparée de son bébé de deux mois.
Son arrestation a été fortement décriée, surtout qu’elle s’inscrivait dans une campagne menée par les autorités contre les organisations de la société civile spécialisées dans l’aide aux migrants. Le discours officiel accusait les associations de faire partie d’un plan pour implanter les migrants en Tunisie. Un complot, avait affirmé le président de la République, qui visait à « changer la composition démographique » de la population tunisienne.
L’association Intersection pour les droits et les libertés a publié un communiqué pour rappeler le cas de Sherifa Riahi, rappelant qu’elle fait face à plusieurs chefs d’accusation, dont ceux de blanchiment d’argent et d’implantation de migrants.
« Il est à noter que Sherifa Riahi est mère de deux enfants, dont un bébé âgé de moins de deux mois lors de son arrestation et sans prise en considération de l’intérêt supérieur de l’enfant ou de l’état de santé de cette dernière », a ajouté la même source.
Intersection a considéré que l’affaire Sherifa Riahi reflétait des atteintes à sa personne, au droit de la mère et aux besoins vitaux d’un nouveau-né pouvant lui causer des séquelles psychologiques à vie. L’association a indiqué que les autorités auraient pu continuer l’enquête en laissant l’activiste en liberté.
S.G
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