National

Que signifie la suspension des discussions sur le Cadre de partenariat entre la Banque mondiale et la Tunisie ?

[ad_1]

Que signifie la suspension des discussions sur le Cadre de partenariat entre la Banque mondiale et la Tunisie ?

 

« La sécurité et l’inclusion des migrants ainsi que des minorités font partie des valeurs fondamentales portées par notre institution, à savoir l’inclusion, le respect et l’antiracisme sous toutes ses formes », c’est ce qu’avait affirmé la Banque mondiale dans une déclaration annonçant la suspension des discussions sur le Cadre de partenariat entre cette institution et la Tunisie.

Ces discussions portent sur les orientations stratégiques des engagements opérationnels à moyen terme, à savoir pour la période 2023-2027. Le plan d’action de la Banque mondiale vise généralement à compléter l’intervention du Fonds monétaire international (FMI) et à intervenir auprès des pays faisant face à des difficultés économiques, notamment la Tunisie. La Banque mondiale et le FMI avaient été créés à travers les accords de Bretton Woods de 1944. La Banque mondiale avait ouvertement et considérablement soutenu la Tunisie à plusieurs reprises. Cette institution avait accordé un appui financier et technique à la Tunisie, à son gouvernement, mais aussi à son secteur privé.

Néanmoins, il semblerait que la Banque mondiale ne soit plus convaincue de la nécessité de fournir cet appui et de continuer l’aventure avec la Tunisie. La suspension des discussions sur le Cadre de partenariat avec la Tunisie est une décision pouvant fortement nuire au pays. Ce cadre-là est l’élément sur lequel la Banque mondiale s’appuie pour le développement et la mise en place des programmes d’accompagnement des pays et le secteur privé. La suspension de ce mécanisme impactera négativement la situation économique du pays. Il ne s’agit plus d’une question de chiffres, mais de faisabilité et de compétence.

La Tunisie pourrait dire, donc, adieu à la Banque mondiale, mais aussi à l’intégralité des institutions la composant. Il s’agit de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, de l’Association internationale de Développement, de la Société financière internationale (IFC), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements et du Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements. Les représentants de ces institutions visitent régulièrement la Tunisie et participent activement à la création ou à la mise en place de mécanismes et de solutions économiques. La Tunisie est partenaire de l’IFC depuis plus de soixante ans. Elle est intervenue, à titre d’exemple, dans le financement des PME. La BIRD a, elle aussi, octroyé plusieurs prêts à la Tunisie dans le cadre de programmes d’aides alimentaires. De plus, ces institutions-là sont derrière le financement des fonds et des programmes d’aides sociales et aux familles défavorisées.

Ne bénéficiant plus de l’appui de la Banque mondiale, le gouvernement de Najla Bouden aurait du mal à convaincre les bailleurs de fonds et les autres partenaires économiques du pays tels que le FMI. La Banque mondiale complète le travail fait par le FMI et le FMI prend en considération les chiffres et les positions prises par la Banque mondiale. L’annonce de la suspension des discussions sur le Cadre de partenariat entre la Banque mondiale et la Tunisie impactera directement les négociations avec le FMI. La Tunisie et son gouvernement, rappelons-le, compte sur cet accord non-pas pour la somme d’argent en question, mais pour la symbolique de la chose. La Tunisie doit impérativement conclure cet accord à hauteur de 1,9 milliard de dollars afin de pouvoir obtenir d’autres prêts et accord bilatéraux sur le marché international. Or, le conseil d’administration du FMI avait déjà procédé au report de l’étude du dossier tunisien. Parallèlement, plusieurs acteurs de la scène politique tunisienne remettent en question la nécessité de conclure cet accord ou la mise en place de certaines réformes.

« Le travail du Groupe de la Banque mondiale en Tunisie est consacré à améliorer les conditions de vie de tous les citoyens, résidents ou immigrants », avait indiqué la Banque mondiale. Une affirmation critiquant indirectement les déclarations du président de la République, Kaïs Saïed à ce sujet. Ce dernier avait accusé les migrants subsahariens de complot menaçant l’identité arabo-musulmane de la Tunisie. Il avait, également, lié les migrants à la question du crime organisé. Ses déclarations ont provoqué une hausse des agressions racistes et xénophobes. Certains pays tels que la République de Guinée et la Côte d’Ivoire ont organisé des vols de rapatriement en raison des inquiétudes exprimées par leurs concitoyens. Le départ de ces migrants provoquera une baisse de la consommation, mais aussi des transferts de devises en provenance de l’étranger. De plus, et en guise de réactions, les commerçants basés dans ces pays pourraient ne plus échanger avec la Tunisie. C’est ce qui se passe actuellement en République de Guinée où les marchands refusent d’acheter et de revendre les produits tunisiens.

Le même jour que l’annonce de la suspension des discussions sur le Cadre de partenariat entre la Banque mondiale et la Tunisie, le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a exprimé la préoccupation des USA après les récents propos du président de la République tunisien concernant la migration et les Subsahariens. Il est, donc, clair que les relations de la Tunisie avec les pays et entités offrants un soutien et un appui financier au pays étaient en péril. La question qui reste à poser n’est autre que : auprès de qui pouvons-nous encore emprunter de l’argent pour financer le budget de l’État ? 

S.G

[ad_2]
lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page