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Que révèle le rapport français sur les Frères musulmans ?

Un rapport sur les Frères musulmans fait actuellement grand bruit en France. Fruit d’un travail minutieux, ce document dresse un portrait précis de cette mouvance islamiste, de ses origines à ses méthodes d’implantation.

S’étalant sur 75 pages, le texte a été soigneusement épuré de la plupart des noms des personnes interrogées, pour des raisons de sécurité et afin de préserver la coopération avec des services de renseignement étrangers, selon l’Élysée. Même les noms des deux auteurs – un ancien ambassadeur en Algérie, en Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unis, en Libye et en Tunisie, et un préfet ayant exercé dans l’Aube et les Yvelines – ont été retirés, alors qu’ils avaient été rendus publics par le ministère de l’Intérieur au moment de la commande.

Comment cette mouvance s’est-elle implantée en France et quelles méthodes utilise-t-elle ?

Le rapport détaille les stratégies des Frères musulmans, qui consistent en une infiltration progressive des institutions.
« C’est une organisation et un mode opératoire visant à faire basculer toute la société, tout un territoire, dans la charia », peut-on lire.
Il décrit cette « menace » comme « pernicieuse et progressive », soulignant le risque pour « la cohésion nationale » face au séparatisme salafiste, qui tend à créer de « petites enclaves islamistes ».

Le document indique que la campagne islamiste se concentre particulièrement sur les écoles, les mosquées et les organisations non gouvernementales locales, dans le but d’influencer l’élaboration des règles au niveau local et national, notamment sur la laïcité et l’égalité des sexes.
Il désigne l’association Musulmans de France comme la « branche nationale » des Frères musulmans, bien que cette organisation « nie tout lien avec la confrérie ».

Un rapport au cœur de la controverse
 

Tandis que certains responsables politiques réclament des mesures strictes — comme l’interdiction du port du voile pour les mineures ou la suppression des subventions à des établissements tels que les lycées Averroès (Lille) et Al Kindi (Lyon), cités pour leurs liens présumés avec cette mouvance — d’autres dénoncent une dérive sécuritaire. Selon eux, ce rapport s’apparente à une chasse aux sorcières qui risque d’alimenter la stigmatisation des musulmans en France.

Le président Emmanuel Macron a, quant à lui, demandé à son gouvernement de formuler des réponses concrètes à la hauteur de la « gravité des faits ». Parmi les pistes étudiées figurent :

Le renforcement du contrôle des associations recevant des fonds publics, notamment dans le secteur de l’éducation ou du soutien social, ciblant certaines structures culturelles ou sportives soupçonnées d’entrisme islamiste.

Une surveillance accrue des contenus en ligne et l’élaboration d’une législation spécifique visant à détecter et prévenir les stratégies d’infiltration idéologique au sein des institutions locales, des établissements scolaires ou des collectivités.

Pour sa part, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a mis en garde, dans un communiqué, contre le risque que ce rapport alimente une « suspicion permanente » envers les musulmans de France. Il a exprimé sa « profonde inquiétude » face aux dérives potentielles, notamment concernant l’usage des données publiées en lien avec les lieux de culte et certaines personnes.

Jean-Luc Mélenchon, président du parti La France insoumise (extrême gauche), a pour sa part déclaré : « Cette fois, l’islamophobie franchit un nouveau cap. 

 


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