Prix des volailles : Fethi Ghraieb dénonce les circuits clandestins et appelle au boycott

Le président de la Chambre nationale des abattoirs de volailles et des transformateurs de viandes, Fethi Ghraieb, est intervenu jeudi 26 décembre 2024 sur les ondes d’Express FM pour discuter de la situation actuelle du secteur avicole en Tunisie.

Invité de l’émission « Al Cheraa Tounsi », il a d’abord souligné que les statistiques montrent une production abondante pour le mois de décembre, avec une quantité supérieure à celles des mois précédents. « Nous constatons néanmoins quelques problèmes, notamment liés au glissement des prix », a déclaré M. Ghraieb, en pointant du doigt les abattoirs et les acteurs clandestins dans le secteur.

« Concernant les poulets issus des abattoirs officiels et destinés aux points de vente réglementés, le prix ne dépasse pas 8,5 dinars pour le consommateur », a précisé le président de la chambre. Il a toutefois noté que ce tarif n’est pas respecté par les abattoirs et points de vente non autorisés. Selon Fethi Ghraieb, ce prix réglementé de 8,5 dinars restera en vigueur jusqu’en janvier 2025. Il a également exhorté les citoyens à boycotter les points de vente illégaux qui pratiquent des prix plus élevés, affirmant qu’un tel boycott forcerait ces derniers à revoir leurs tarifs à la baisse.

« Le ministère du Commerce a fixé, par décret, les prix de vente à trois niveaux dans la filière avicole », a expliqué M. Ghraieb. L’éleveur vend sa production à 5,3 dinars, l’abattoir à 7,5 dinars, et les points de vente au détail à 8,5 dinars. Il a toutefois relevé une défaillance dans le contrôle des prix, indiquant que certains éleveurs vendent leur production à plus de six dinars, ce qui perturbe le respect des tarifs fixés par le ministère.

« L’escalope de poulet est également soumise à une tarification : elle est vendue à 14,5 dinars au niveau des abattoirs et à 16 dinars dans les points de vente », a-t-il ajouté. M. Ghraieb a par ailleurs dénoncé les circuits clandestins, en particulier les abattoirs illégaux, qui représentent environ 50% de la production nationale et échappent aux contrôles sanitaires et réglementaires.

Enfin, il a tenu à rassurer les Tunisiens concernant la disponibilité des produits avicoles pour le mois de Ramadan. « La production se poursuit et couvrira largement nos besoins », a-t-il affirmé, précisant que 25 millions d’œufs seront mis en stock stratégique, en complément des 162 millions d’œufs déjà prévus pour cette période.