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Partenariat tuniso-suisse : opportunités et défis

La présidente de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-suisse, Ahlem Belhadj Ammar, a souligné la nécessité de renforcer l’attractivité de la Tunisie en tant que destination pour les investissements étrangers, lors d’un colloque organisé par la Chambre sur l’investissement direct étranger en Tunisie, à la fin de la semaine dernière, en présence de plusieurs acteurs économiques et responsables des structures publiques concernées par l’investissement.

Belhadj Ammar a mis en avant l’évolution notable de l’investissement direct étranger en Afrique du Nord, y compris en Tunisie, à un moment où les indicateurs reculent dans d’autres régions du monde. Elle a estimé que cette tendance représente une opportunité pour renforcer la position de la Tunisie en tant que destination privilégiée pour les investisseurs étrangers.

Les investissements directs étrangers en Tunisie ont augmenté de 21 % par rapport à l’année 2023, atteignant une valeur d’environ 936 millions de dollars, selon le Rapport mondial sur l’investissement publié par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

Belhadj a indiqué que la Chambre de commerce tuniso-suisse œuvre à attirer davantage d’investissements suisses vers la Tunisie, en précisant que la Suisse occupe la 10e place parmi les pays investisseurs en Tunisie, avec 103 entreprises suisses ou à participation suisse implantées dans le pays, contribuant à la création de 14 000 emplois.

La Tunisie, troisième partenaire économique de la Suisse en Afrique du Nord

De son côté, l’ambassadeur de Suisse en Tunisie, Joseph Ringli, a salué les efforts déployés par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-suisse pour soutenir le partenariat économique et favoriser les flux d’investissements entre les deux pays, et ce malgré la jeunesse de cette chambre par rapport à d’autres chambres de commerce bilatérales.

L’ambassadeur a indiqué que la Tunisie constitue le troisième partenaire économique de la Suisse en Afrique du Nord, après le Maroc et l’Égypte, en soulignant la diversité des secteurs d’activité des entreprises suisses implantées en Tunisie, tels que les industries électroniques, le cuir et la chaussure, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture, ainsi que le transport maritime commercial et touristique.

En revanche, il a noté le départ de certaines entreprises suisses du marché tunisien en raison de ce qu’il a qualifié « d’obstacles » liés au climat des affaires, insistant sur la nécessité d’œuvrer à l’amélioration de ce dernier. Il a précisé que les échanges commerciaux entre les deux pays sont équilibrés, avec un léger excédent en faveur de la Tunisie.

Révision des accords de libre-échange et de transport aérien

L’ambassadeur a également évoqué l’importance de revoir l’accord de libre-échange entre la Tunisie et l’Europe, incluant la Suisse, soulignant la volonté de la Tunisie d’augmenter sa part des exportations d’huile d’olive, face à l’intérêt de la Suisse pour accroître ses exportations de fromages. Il a précisé que les discussions à ce sujet n’ont, jusqu’à présent, enregistré aucun progrès significatif, estimant que la révision de l’accord avec l’Europe pourrait constituer le cadre le plus approprié pour aborder cette question.

Dans le même ordre d’idées, il a insisté sur la nécessité de moderniser l’accord de transport aérien entre les deux pays afin de l’adapter aux évolutions récentes, notamment l’intensification des liaisons aériennes entre la Tunisie et la Suisse au cours des dernières années.

De son côté, le directeur de la coopération avec l’Europe au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Nabil Arfaoui, a confirmé la volonté de la Tunisie de réviser l’accord de libre-échange en vigueur depuis 2004, afin qu’il soit en adéquation avec les nouvelles règles du commerce international et les exigences de l’économie verte. Il a souligné que l’accord, dans sa forme actuelle, ne reflète plus les aspirations du marché tunisien.

Concernant le protocole agricole, Arfaoui a indiqué que la Tunisie cherche à faciliter l’accès de ses produits agricoles aux marchés européen et suisse, et à accroître sa part de ces marchés, ce qui rend indispensable une mise à jour de ce protocole pour répondre aux évolutions en cours.

Il a également appelé à une augmentation des investissements suisses en Tunisie, mettant en avant les avantages qu’offre le marché tunisien aux investisseurs étrangers, notamment dans le cadre des accords de coopération signés entre la Tunisie et divers pays de son environnement africain, arabe et méditerranéen, qui représentent des opportunités supplémentaires à exploiter pour les investisseurs internationaux.


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