Netflix et l’Histoire tunisienne: Qui va défendre Hannibal ?
Nous y voila ! Netflix s’en prend à Hannibal Barca via une superproduction qui sera prête vers la fin de 2024. En tête d’affiche pour interpréter le général de génie carthaginois : Denzel Washington. Un mastodonte de l’acting qui risque de marquer toute la nouvelle génération de Tunisiens . Des voix se sont élevées en Tunisie contre une falsification de l’Histoire tunisienne par le mouvement « Woke ». Personne pour défendre la cause pour le moment !
Pas besoin de souligner encore ce que signifie Hannibal pour nous les Tunisiens. Un patrimoine et une référence identitaire et c’est encore un euphémisme. Il faut croire que depuis que le cinéma est cinéma en Tunsie aucun réalisateur ni producteur tunisien ne s’est intéressé à ce fabuleux personnage. Ce n’est pas seulement une question de moyens. Peut-être aussi que le personnage de Hannibal était tellement difficile à scénariser pour les Tunisiens trop frileux devant les sujets historiques sur le grand écran. Enfin, peut-être que Hannibal ne constituait pas pour nos cinéates un sujet « d’auteur » qui pourrait intéresser les habituels coproducteurs étrangers de films tunisiens. Cela dit, certains producteurs ont pensé à le faire mais ils se sont cassé les dents sur le projet tout en continuant à nourrir ce fantasme de produire un jour un Hannibal tunisien. A notre sens cela devient un devoir de mémoire nationale .
Pourquoi ? Parce que tout simplement le Hannibal de Netflix est en train de relancer la même polémique que celle du documentaire « Queen Cléopâtre » il y a quelques mois. Rappelons qu’une partie de l’opinion publique égyptienne a dénoncé la couleur de peau trop foncée de l’actrice ! Des avocats égyptiens ont même porté plainte contre les producteurs du film. Une députée a réclamé la suspension de la plateforme de streaming accusée de falsifier l’Histoire. Car c’est justement là que réside toute la problématique. Netflix porte-parole du Wokisme et de l’Afro-centrisme n’hésite pas à falsifier les données historiques des pays de l’Afrique du Nord. Par ailleurs l’annonce de cette production a suscité une vague de réactions accusatrices des Tunisiens sur les réseaux sociaux dénonçant « une falsification de l’histoire et un projet de la part des Afro-centristes visant à attribuer une place centrale dans l’Histoire aux cultures noires aux dépens des autres cultures ». On peut lire aussi « Après Cléopâtre, maintenant l’Afro-centrisme et l’appropriation culturelle passe à Hannibal. Que Dieu protège la Tunisie ! » et « Un vol historique de notre héritage »
Le mouvement woke semble poursuivre son œuvre de « formatage » et ne cesse de s’attaquer même aux sociétés anglo-saxonnes qui le qualifient de « Nouvel inquisiteur » (Livre de Nora Busigny), et où on peut lire comment cette idéologie a changé nos films et nos séries . Et maintenant, que vont faire les avocats tunisiens pour défendre l’une de leurs références identitaires la plus imposante ? Rappelons que l’opinion publique internationale s’est rangée du côté des Égyptiens et Netflix a changé le genre du film de « documentaire » à « fiction ».
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