Mutation de la présidente du tribunal de première instance de Manouba
La présidente du tribunal de première instance de Manouba, Essia Laabidi, a été mutée comme conseillère à la cour d’Appel du Kef sur la base d’une note de service, apprend Business News, dimanche 8 septembre 2024, de sources concordantes.
Cette décision prise contre la juge coïncide avec la libération du candidat à la présidentielle, Ayachi Zammel, par le tribunal de première instance de Manouba. D’ailleurs, Ayachi Zammel n’a pas pu profiter de cette libération, puisqu’il a été immédiatement conduit au poste de la Garde nationale à Oued Meliz au gouvernorat de Jendouba.
La juge Essia Laabidi a déjà subi ce genre de pratiques lors du bras de fer engagé entre l’Association des magistrats et l’ancien régime du président Ben Ali, selon des informations publiées le 8 septembre 2024 par le journaliste et militant Fahem Boukadous.
En effet, en 2005, le conflit entre le régime de Ben Ali et l’Association des magistrats s’est intensifié dans le cadre d’une lutte axée sur l’indépendance de la justice et la fin de l’ingérence des autorités dans le travail des juges. Ce conflit a conduit à un renversement de l’association et à l’installation d’un bureau favorable au régime.
Dans ce contexte, les juges intègres et les membres du bureau légitime de l’Association des magistrats ont été persécutés de diverses manières, en utilisant l’appareil politico-judiciaire. Le régime a alors pris des mesures punitives contre les membres actifs du bureau de l’association, en les mutant dans des gouvernorats éloignés de la capitale. Ainsi, la juge Essia Laabidi a été injustement mutée à Kasserine, puis à Monastir, où elle a continué à exercer son travail avec indépendance et dévouement, malgré une surveillance quotidienne étroite et des perturbations dans la vie de sa famille et de son entourage proche.
S.H
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