Monuments délabrés et abandonnés à Kairouan : Un patrimoine en péril

Classée patrimoine mondial de l’Unesco, Kairouan est réputée pour ses monuments historiques emblématiques, tels que la Grande Mosquée et les Bassins des Aghlabides. Cependant, au-delà de ces sites bien entretenus, la ville abrite également des monuments moins connus qui souffrent de délabrement et d’abandon, menaçant ainsi la richesse de son patrimoine culturel.
La Presse— Les remparts historiques de Kairouan, construits durant l’âge d’or islamique, ont servi de fortifications défensives pour la ville. Aujourd’hui, certaines sections de ces murs montrent des signes évidents de détérioration en raison du manque d’entretien et des effets du temps. Ces structures, autrefois symboles de la puissance de Kairouan, nécessitent une attention particulière pour prévenir une dégradation irréversible.
Les Bassins des Aghlabides, construits au IXe siècle pour approvisionner la ville en eau, sont des témoins impressionnants de l’ingénierie médiévale. Malheureusement, ces structures ont souffert de négligence et de vandalisme au fil des ans, compromettant leur intégrité et leur valeur historique.
Causes et conséquences de la dégradation
Plusieurs facteurs contribuent à l’état actuel de ces monuments. Figure en premier lieu le manque de financement. Si bien que les ressources financières limitées allouées à la conservation du patrimoine empêchent la réalisation de travaux de restauration nécessaires.
L’urbanisation et l’expansion urbaine non planifiée menacent l’intégrité des sites historiques, certains étant entourés ou même intégrés à des constructions modernes. Plus est, le manque de sensibilisation et la non-prise de conscience de l’importance de ces monuments conduisent à une négligence tant de la part des autorités que du public.
La détérioration continue de ces monuments entraîne une perte irréversible de l’histoire et de la culture de Kairouan. Chaque structure abandonnée ou délabrée représente une page de l’histoire qui risque de disparaître, appauvrissant ainsi le patrimoine collectif de la ville et du pays. En témoigne l’état actuel du mausolée Sidi Abdelkader Jilani qui s’est érigé en un champ de ruines au vu et au su de tous, à commencer par l’Association de sauvegarde de la Médina et de l’Institut du patrimoine qui se trouvent à deux pas des lieux délabrés.
Initiatives et solutions potentielles
Pour contrer cette tendance, plusieurs actions peuvent être envisagées. Ce faisant, il y a lieu de lancer des projets de restauration ciblés pour les monuments les plus menacés, en collaboration avec des experts en conservation. La sensibilisation du public et les campagnes éducatives aideront à informer la population locale et les visiteurs de l’importance de préserver ces sites. Les partenariats internationaux permettent de collaborer avec des organisations internationales dédiées à la conservation du patrimoine pour obtenir un soutien technique et financier. La promotion d’un tourisme responsable valorise et protège, elle, les sites historiques, en générant des revenus pour leur entretien.
Les monuments délabrés et abandonnés de Kairouan sont, au demeurant, des témoins silencieux d’une histoire riche et complexe. Il est impératif d’agir rapidement pour préserver ces trésors architecturaux, afin qu’ils continuent d’enrichir le patrimoine culturel de la Tunisie et d’inspirer les générations futures.
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