Mongi Rahoui : il y a plusieurs divergences entre le gouvernement et le président
Le leader du parti Al Watad, Mongi Rahoui a considéré qu’il y avait des divergences entre le président de la République, Kaïs Saïed et le gouvernement de Najla Bouden. Il a expliqué que le président priorisait la souveraineté des Tunisiens et le rôle social de l’État tandis que le gouvernement avançait vers une approche libérale.
Invité le 5 mai 2023 à « La Matinale » de Malek Khaldi sur Shems FM, Mongi Rahoui a appelé à apporter les éclaircissements nécessaires à ce sujet. Ceci est la cause de plusieurs problématiques, selon lui. Évoquant l’exemple des compensations, M. Rahoui a estimé que ce système devait disparaître et être remplacé par un système relatif aux revenus.
« Le Smig, par exemple, est aux alentours de 460 dinars. C’est quoi ce Smig ? Que peut-il représenter comme panier de produits ? La Tunisie adopte un modèle économique capitaliste et libéral… La Tunisie est un groupe d’acteurs économiques représentant des acteurs économiques étrangers. Nous ne sommes qu’un marché… Plus de 80% des produits consommés en Tunisie proviennent de l’étranger. Nous ne produisons pas et nous ne développons pas de marché permettant de cumuler un capital, d’agrandir le marché national et d’accéder à des marchés étrangers », a-t-il ajouté.
Mongi Rahoui a expliqué qu’on devait faire changer les choses de façon à développer la production tunisienne, créer la richesse, la répartir de façon équitable et garantir les conditions prospères aux capitaux. Actuellement, l’économie tunisienne repose sur un système de rente permettant à un petit groupe de s’enrichir, d’après lui. Il a appelé à prendre des décisions permettant de garantir la souveraineté du pays et sans se soumettre aux diktats étrangers. M. Rahoui a appelé à réviser l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne et entre la Tunisie et la Turquie. Celles-ci ont porté atteinte aux produits tunisiens. Elles permettent d’introduire des marchandises exonérées de certaines taxes.
« Nous devons penser à nos propres intérêts… Nous devons bâtir une économie nationale au service du peuple… Ceci est possible à travers des choix nationaux et patriotiques… Je n’ai pas pris connaissance des propositions émanant de l’initiative de sauvetage national… Notre économie est fondée sur l’exploitation… Le code du travail doit être révisé. Le code des combustibles doit être révisé. Le code de l’investissement doit être révisé. La loi réglementant la Banque centrale doit être révisée. Nous devons entamer une révolution législative… Nous proposons un mode de développement créant de la richesse et basé sur la justice sociale », a-t-il dit.
Mongi Rahoui a estimé que la révolution législative doit être initiée dans le cadre du travail parlementaire. Il a considéré qu’un dialogue est une traduction des rapports de force. En 2013, le dialogue a eu lieu après une série de manifestations, une réaction des élus et une mobilisation de la part de l’UGTT. M. Rahoui a estimé qu’aujourd’hui le rapport des forces est en faveur du président de la République, Kaïs Saïed. Il a considéré que l’UGTT s’était affaiblie et n’était plus capable d’imposer certaines choses.
Mongi Rahoui a estimé que le déséquilibre des rapports des forces ne permettait pas de se retrouver dans une situation similaire à celle de 2013. Il a expliqué que la simple volonté de dialoguer donne lieu à une simple discussion et non à des décisions et des mesures économiques et sociales.
S.G
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