Moez Soussi : les priorités des pouvoirs publics doivent être révisées

Le professeur universitaire en économie Moez Soussi était l’invité de la matinale « Sbeh El Ward » de Jawhara fm aujourd’hui le 2 septembre 2024.

L’invité de  Hatem Ben Amara a qualifié cette période de l’année de « période de récolte de devise » rappelant que la première source de devise est les virements des Tunisiens vivants à l’étranger puis le secteur du tourisme.

M. Soussi a rappelé aussi que le paiement du prêt Eurobonds en février a déclenché un choc économique avec une perte de dix jours au niveau de la réserve en devises qui a été compensé à la date d’aujourd’hui avec une hausse du montant de la réserve en devises qui s’élève à 116 jours, le qualifiant de point positif.

M. Soussi a précisé aussi que le cumul de la dette est de 126 milliards de dinars soit 79% du produit intérieur brut (PIB), saluant la soutenabilité de la dette de la Tunisie, c’est-à-dire la faculté à respecter les échéances de paiement des dettes sans impacter le taux de la croissance.

L’invité de « Sbeh El Ward » a rappelé que la Tunisie devra payer 2222 millions de dinars, le 30 janvier 2025, au titre du prêt Dollarbonds qui a été accordé en 2015.

M. Soussi a également déclaré que le paiement des dettes extérieures à travers des prêts fournis par la Banque centrale de Tunisie ne doit pas se transformer en réflexe, le qualifiant d’acte très dangereux d’autant plus que la Tunisie a d’autres prêts importants à rembourser.

M. Soussi a rappelé aussi que la Tunisie doit payer 3719 millions de dinars pour des dettes intérieures (2381 millions de dinars) et extérieures (1338 millions de dinars).

L’expert économique a évoqué le non-respect du gouvernement tunisien de ses engagements au sujet des visites des experts du FMI mentionnés dans l’article 4 de l’accord avec le fonds surtout que la notation souveraine sera publiée bientôt.

Concernant la réalité économique, M. Soussi a critiqué les priorités de la politique publique, soulignant un grand problème au niveau de la création de la richesse ainsi qu’au niveau de la politique monétaire notant que la Banque centrale de Tunisie doit revoir les taux directeurs.

H.K