Mémoire de l’apartheid et terres redistribuées : Trump défie Ramaphosa

Lors d’une rencontre officielle mercredi à la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump a surpris son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, en diffusant une vidéo destinée à appuyer les accusations selon lesquelles les agriculteurs blancs en Afrique du Sud seraient victimes de violences ciblées et d’expropriations.

Au cours de l’échange dans le Bureau ovale,  Trump a interrompu la discussion pour projeter des images qu’il a présentées comme montrant des « familles entières » d’agriculteurs blancs contraintes de fuir leurs terres. Il a affirmé que ces expropriations s’accompagnaient d’actes de violence restés impunis.

« Vous autorisez la saisie des terres, et lorsqu’elles sont prises, le fermier blanc est tué. Et lorsqu’il est tué, il n’y a aucune conséquence », a déclaré M. Trump. Il a également montré des coupures de presse censées illustrer ses propos, dont l’une contenait une photographie en réalité prise en République démocratique du Congo.

Le président sud-africain a démenti toute politique d’expropriation violente visant les agriculteurs blancs. Il a rappelé que la réforme foncière engagée par son gouvernement, dans le cadre d’une législation adoptée en janvier, vise à corriger les déséquilibres hérités de l’apartheid, sans recourir à des méthodes coercitives.

« Non, non, non. Personne ne peut se voir retirer ses terres de manière arbitraire », a-t-il répondu.  Ramaphosa a également précisé que la criminalité en Afrique du Sud touche principalement la population noire, qui constitue la majorité du pays.

Depuis son retour à la présidence en janvier, Donald Trump a régulièrement critiqué la politique sud-africaine en matière de réformes agraires, accusant le gouvernement de discrimination envers la minorité blanche. Il a évoqué à plusieurs reprises, sans éléments vérifiables, l’existence d’un « génocide » visant les fermiers blancs — des accusations que les autorités sud-africaines rejettent fermement.

Avec AFP