Mehdi Ben Gharbia humilié par la police devant le juge
Dans tous les procès impliquant des personnes en état de captivité, les menottes sont retirées à l’entrée de la salle d’audience et remises ensuite à la sortie après l’audition du prisonnier par le juge. Ce n’est pas une tradition ou une jurisprudence, c’est la loi qui prévoit cela, un prisonnier ne doit pas être présenté menotté devant le juge.
Jeudi 15 août 2024, il y a eu une grave entorse à cette loi devant une chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis. L’ancien ministre des droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, comparaissait devant la chambre pour une affaire douanière. Dès la fin de son interrogatoire, un policier s’est empressé de lui mettre les menottes alors qu’il était assis sur le banc des accusés et ce en pleine audience.
Alors que d’habitude, les menottes étaient mises devant ou par paires de prisonniers, le policier a mis les menottes derrière le dos de M. Ben Gharbia.
La scène, surréaliste, n’est pas passée inaperçue pour l’avocat de l’ancien ministre qui a immédiatement interpellé le juge sur ce qui se passe devant sa cour.
« Que voulez-vous que je fasse ? C’est parce qu’il s’appelle Mehdi Ben Gharbia qu’on doit le ménager ? », s’est exclamé le juge. « C’est justement parce qu’il s’appelle Mehdi Ben Gharbia qu’il endure ce traitement singulier et inédit », a répliqué l’avocat.
D’après l’avocat, ce traitement s’apparente à de la torture morale.
R.B.H
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