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Manifestation de l’UGTT: Kaïs Saïed face à la « machine » syndicale

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Noureddine Taboubi S.G. de l’Ugtt, a appelé, lors de son discours devant des centaines de protestataires, à oublier les querelles et les règlements de comptes pour s’unir et trouver des solutions concrètes aux maux économiques et sociaux.

La confrontation que l’on pressentait depuis plusieurs semaines entre le pouvoir et la Centrale syndicale aura bien lieu. Les syndicalistes et les travailleurs ont répondu présent, hier, à l’appel de l’Ugtt, à un rassemblement place Mohamed Ali, siège historique du plus ancien syndicat tunisien. Dans cette place qui connaît actuellement des travaux de renouvellement, les drapeaux tunisiens se sont mêlés à ceux de l’Ugtt.

Tous sont venus cette fois non pas uniquement pour défende les droits des travailleurs, mais pour s’opposer fermement à ce qu’ils estiment être « un retour au despotisme ». Il faut dire que le face-à-face entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et la Centrale syndicale a réellement débuté, lorsque la syndicaliste irlandaise et secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, a été déclarée persona non grata.

Une décision qui fait suite à ses déclarations jugées par la présidence comme une ingérence dans les affaires internes de la Tunisie. Une affaire qui a finalement fait jurisprudence, puisque des syndicalistes étrangers venus participer au rassemblement d’hier au nom de la « solidarité syndicale » ont été tout bonnement refoulés à la frontière. Vendredi, la Cfdt et la CGT, principaux syndicats français, ont signé un communiqué commun dans lequel elles « condamnent les dérives et réaffirment leur solidarité avec l’Ugtt » et appellent « les autorités tunisiennes au respect des droits fondamentaux et les conventions de l’OIT protégeant les libertés syndicales, le droit de grève et la négociation collective ! ». Pour les hauts cadres de l’Ugtt s’en est trop. Elle qui a refusé pendant des mois de faire sienne la logique d’affrontement avec le Chef de l’Etat, comme le souhaitait une large partie de l’opposition, est finalement contrainte de s’y inscrire.

Réunion de la commission administrative mardi 7 mars

Sous une tente montée à l’occasion et entouré des principaux cadres syndicalistes, le secrétaire général de l’Ugtt estime que la Centrale syndicale attendait un discours d’apaisement de la part de la présidence de la République, mais « a été surprise par un discours de diabolisation de l’Ugtt ».

Noureddine Taboubi a notamment estimé qu’il n’est pas possible de continuer à subir « un discours d’accusation permanente de traîtrise » et de continuer « à diviser ». Répondant à l’accusation récurrente de « faire appel aux étrangers », Taboubi balaie cette accusation d’un revers de main estimant que « personne ne peut enchérir sur le patriotisme de l’Ugtt ».

Le SG de l’Ugtt a par ailleurs annoncé la tenue d’une réunion de la commission administrative mardi 7 mars, pour discuter de la situation actuelle dans le pays dans les domaines économique, social et politique. Noureddine Taboubi a notamment appelé, lors de son discours devant des centaines de protestataires, à oublier les querelles et les règlements de compte pour s’unir et trouver des solutions concrètes aux maux économiques et sociaux.

Sur le plan politique, le secrétaire général a réitéré l’attachement de l’Ugtt à l’initiative préparée avec d’autres organisations : l’Ordre des avocats, la Ligue des droits de l’homme et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes). Dans une déclaration aux médias, le secrétaire général-adjoint de l’Ugtt, Sami Tahri, a précisé que la protestation des syndicalistes qui se sont mobilisés dans plusieurs régions vise à dénoncer « la détérioration de la situation sociale et à condamner la campagne de dénigrement qui cible l’organisation syndicale en raison de son rejet des politiques du gouvernement qui n’aboutiront qu’à l’appauvrissement du peuple en l’accablant d’impôts ».

Les manifestants ont scandé différents slogans en lien avec la situation économique et la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens. Ils ont également affiché leur mécontentement de ce qu’ils ressentent comme un retour à la dictature. Les manifestants ont aussi fait entendre leurs voix pour réaffirmer leur solidarité avec l’Ugtt qui subit, selon eux, une campagne de dénigrement. Certaines pancartes observées lors de la manifestation appellent à l’abrogation du décret 54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication. Un décret jugé liberticide par une large majorité des organisations de la société civile et défenseurs des droits de l’homme. À noter que cette mobilisation de l’Ugtt a été également observée dans plusieurs grandes villes tunisiennes.

Photo : Abdelfatteh Belaid

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