L’oncle d'une victime de Mazzouna: 'La responsabilité est collective'

La tragédie de Mazzouna continue de susciter de vives réactions, notamment au sein de la population locale, profondément choquée. Un climat de colère régnait encore, ce jeudi, dans la région, marqué par des interruptions de cours dans plusieurs établissements scolaires, en signe de protestation contre la dégradation des infrastructures éducatives et pour rappeler les revendications de développement dans la région.

Lors d’une intervention téléphonique dans l’émission « Sbeh Ennes », ce matin, Mohamed Ennouri, oncle de l’un des élèves décédés et directeur d’une école primaire de la région, est revenu sur les circonstances du drame et a commenté la situation dans la ville.

Il a ainsi indiqué que les trois élèves victimes avaient été expulsés, depuis samedi dernier et n’avaient pas pu reprendre leurs cours, n’ayant pas obtenu de billet d’entrée, selon les informations qui circulent.

Il a souligné que l’affaire est désormais entre les mains de la justice, seule à même de faire toute la lumière sur cette tragédie.

Critiquant la rigidité des procédures administratives d’exclusion, il a mis en garde contre les dangers qui guettent les jeunes livrés à eux-mêmes dans la rue : accidents, drogues et autres dérives. Il a plaidé pour une gestion plus humaine de ces situations, en informant les parents et en permettant un retour provisoire en classe, le temps de régulariser la situation.

Par ailleurs, il a affirmé que la situation sécuritaire s’est stabilisée, après les tensions des derniers jours, appelant à la sagesse et à la reprise des cours, en particulier pour les épreuves du bac sport et de l’informatique.

Enfin, il a rappelé que les revendications, exprimées lors des manifestations, sont légitimes, insistant sur le fait que la tragédie a révélé de graves lacunes infrastructurelles, notamment la nécessité de démolir certains murs menaçant ruine.

Il a conclu en espérant que le directeur du lycée ou le délégué régional de l’Éducation ne soient pas désignés comme boucs émissaires, estimant que la responsabilité est  collective et que l’ensemble du système doit faire l’objet de questionnements et de réformes.