L’œil de l’expert | Mongi Ben Brahim : «La formule du play-off, un fiasco…»
Pour notre interlocuteur, la formule du play-off et du play-out ne peut que nuire au niveau de la compétition. C’est même un fiasco.
«L’entame de cette nouvelle saison risque de ne pas permettre une évolution de notre football, déjà en deçà des espérances de nos supporters. Un public sportif qui risque d’être déçu par la qualité des joueurs et du niveau des équipes.
Il y a, d’ailleurs, une question qui intrigue : comment débuter un championnat avec 2 poules de 7, avec à chaque journée une équipe exempte, ce qui risque d’ailleurs de fausser le championnat. Je vais prendre l’exemple d’El Gawafel pour mieux me faire comprendre. EGSG, qui ratera la première journée, affrontera le Club Africain à Tunis, recevra l’ESS, puis se déplacera de nouveau à Tunis pour affronter le Stade Tunisien. Ce club risque, après 4 journées, d’être dernier, ce qui compliquerait la suite de son parcours.
Ce qui surprend dans cette compétition, c’est la manière avec laquelle elle est gérée. En optant pour la formule du play-off et du play-out, on ne rend pas service au football tunisien. Ce système s’est avéré un fiasco, partout où on l’a adopté. Même en Suisse, le championnat se joue avec 12 équipes.
Arrêtons également d’interrompre le championnat à cause des engagements de l’équipe nationale. On arrête tout un championnat pour qu’au final, on convoque seulement 4 joueurs locaux. C’est ridicule ! Au contraire, on doit permettre aux clubs de donner la chance à des joueurs qui peuvent profiter de la fenêtre internationale pour être titulaires et avoir ainsi leur place au soleil.
Pour rendre notre championnat crédible, il faut opter pour une compétition de 16 équipes avec un tirage au sort en direct, qui tiendrait tout le monde en haleine et vous allez voir que notre football sera de meilleure qualité, car le doute sera dissipé.
On doit servir le football. On a besoin de fournir une belle image de notre football. Le public sportif a adoré la prestation de l’Olympique de Beja la saison dernière. L’US Monastir a constitué la révélation. Dommage que cette équipe n’en a pas profité pour stabiliser son effectif et viser plus haut.
Le niveau de la nouvelle compétition est tributaire de pas mal de facteurs. Va-t-on jouer en présence des publics des deux équipes ? Donnez les moyens à nos organisateurs et vous verrez.
Il faut aussi faire confiance à nos arbitres et cesser de ramener des arbitres étrangers. La confiance doit régner entre les différentes parties, ce qui ne fera que dynamiser la ferveur de tous pour le bien de notre football. Beaucoup de facteurs font et feront que notre compétition peut réussir. Il faut admettre que le niveau de notre championnat n’est pas assez élevé et chercher les excuses ailleurs pour cacher ses faiblesses…
L’image qu’on doit donner de notre football ne fera que revigorer notre magnifique public. Les joueurs doivent respecter leur public, accepter les critiques.
Par moments, il ne faut pas réagir aux insultes, dans les limites du possible ! Je suis sûr que ce genre d’ambiance existe dans tous les stades du monde. Je l’ai vécu sous d’autres cieux. Le joueur doit répondre sur le terrain et respecter son public. Mohamed Ali Ben Hammouda, par exemple, doit présenter des excuses au public espérantiste. Il a énormément de talent, mais il risque de passer à côté d’une belle carrière».
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