Culture

Livre : «Hédi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose»: L’art en héritage

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C’est une histoire d’amour et de peinture entre un père et son fils. Une histoire que va continuer à écrire, avec dévouement, Tej El Molk Khayachi Ghorbel en consacrant un livre à ces deux artistes dont elle connaît sur les bouts des doigts l’œuvre et la vie. Puisqu’il s’agit de son grand-père, Hédi Khayachi (1882-1948), et de son père, Noureddine Khayachi (1917-1987)

Le livre d’art : «Hédi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose » est signé Tej El Molk Khayachi et Mustapha Chelbi. Il a été publié en janvier dernier au même moment où s’ouvrait la magnifique exposition célébrant le travail des deux Khayachi au musée national d’art moderne et contemporain (Macam), à la Cité de la culture. Exposition coordonnée par Tej El Molk, héritière de la mémoire des Khayachi. Un événement qui, par ailleurs, se poursuit jusqu’au 30 juin 2023.

De par les œuvres qui défilent dans l’ouvrage, étonnante semble la complicité qui existe entre ces deux piliers de la peinture moderne. Hédi Khayachi, premier peintre sur chevalet tunisien, portraitiste des rois de Tunis, mais dont l’univers s’élargit également à la vie des diverses catégories sociales du pays, a légué à son fils au-delà d’un savoir-faire, une manière de faire et de voir basée sur l’habileté de manier l’ombre et la lumière, qui trouve son origine dans la peinture de la renaissance.

Dans le livre, une citation du père revient à plusieurs reprises pour rappeler la fusion entre les deux créateurs : «Cher fils, j’arrive à ma fin, prends la suite de la bataille artistique».

Noureddine va entendre cette voix, cette dernière volonté, qui lui ouvre une… voie. Lui qui assure que, déjà tout petit, il n’a jamais joué qu’avec ses palettes et pinceaux. Il fallait commencer très tôt à assurer un héritage de taille.

Premier peintre musulman de Tunisie

Né à une époque où la peinture était le fait des Occidentaux, Hédi Khayachi va dépasser les interdits de son époque, s’initier à cet art à Tunis, sous la direction d’Emil Pinchart, puis continuer sa formation à Paris et à Rome, fréquentant assidument les musées et les ateliers d’artistes. La mode du portrait sur pied des souverains du monde étant à son comble en cette fin du XIXe siècle, les beys de Tunis confient à Hédi Khayachi l’improbable mission de les représenter, «là où la moindre erreur aurait été fatale et aurait la dangereuse figure de lèse-majesté», écrivent les deux auteurs de l’ouvrage. Les expressions des visages qu’il peint de ses modèles et les détails qu’il relève des costumes des rois, des princes, des dignitaires et des officiers de l’armée beylicale subjuguent par le réalisme et l’élégance du geste et du sens de l’observation de l’artiste. D’une main et d’un œil de maître, Hedi Khayachi révèle les états d’âme et la personnalité de ses modèles.

Ayant parmi ses contemporains des noms aussi illustres qu’Alexandre Roubtzoff, Paul Klee, Albert Marquet, August Macke, le Baron d’Erlanger, André Delacroix, Edmond Kuss…, il ose les concurrencer en baladant son chevalet là où l’attache son inspiration, à Sidi Bou Saïd, à El Djem, dans les oasis du sud du pays ou encore devant de sublimes natures mortes. Il sera le premier musulman à s’approprier ces paysages et compositions. Ayant perdu sa femme très tôt, Hédi sera pour Noureddine, son unique fils, un père, une mère et un mentor.

Portraitiste de rois et de princes

Le fils va alors marcher dans les pas du père en s’inscrivant entre 1958 et 1963 à l’Académie des Beaux-Arts de Rome, à l’Académie italienne des Arts ornementaux et à l’Institut italien des arts et métiers. Il rentre du pays de Dante, bardé de diplômes, formé dans plusieurs spécialités, dont la restauration, la mosaïque et le design des médailles. Après avoir peint une galerie de portraits des beys et des princes de Tunis, où ses choix chromatiques s’avèrent plus contrastés que ceux de son aîné (cette série actuellement exposée au Macam est fabuleuse de justesse et de modernité !), sa notoriété prendra de l’ampleur. Les Al Saoud font appel à lui pour exécuter une série de portraits des rois de la famille saoudienne.

«Je peux dire que l’amour des arts en général et l’amour de la peinture en particulier font partie de la tradition familiale, je n’ai fait que suivre les traces de mon illustre père», affirmera, plein de modestie, Noureddine Khayachi, que cite dans l’ouvrage Tej Al Molk Khayachi Ghorbel.

Comme Hédi, Noureddine s’appliquera à éterniser les figures de sa famille, son épouse Fatma Bey, ses deux filles, Tej Al Molk et Dorsaf et son fils, Rafet, à travers des portraits sur pied. On lui doit également une œuvre, comme un livre d’histoire, où il retrace le moment de la signature de la nationalisation des terres tunisiennes par le Président Habib Bourguiba en 1964. Les scènes traditionnelles qu’il ressuscite à travers ses couleurs et pinceaux, mariages, fêtes, kouttab, souks, dagguez… incarnent, par leur précision et leur finesse, des documents ethnologiques retraçant les bruits et les chuchotements de la vie citadine. Noureddine dessinera également les emblèmes de la Tunisie indépendante.

On ne se lasse pas de feuilleter «Hédi et Noureddine Khayachi : deux piliers de la peinture tunisienne en parfaite symbiose», tant ses pages sont magnifiquement bien illustrées. L’ouvrage est disponible au Macam, à l’entrée de la grande exposition Khayachi.

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