Liban : Le gouvernement de Nawaf Salam obtient la confiance

Le Parlement libanais a voté, hier mercredi, la confiance au nouveau gouvernement dirigé par Nawaf Salam, qui aura la lourde tâche de mettre en œuvre des réformes économiques et de reconstruire un pays ravagé par la guerre entre Israël et le Hezbollah, désormais affaibli.
Désigné à la mi-janvier après l’élection de Joseph Aoun à la présidence – un candidat soutenu par Washington et Riyad –, Nawaf Salam a dû composer avec un nouvel équilibre politique marqué par l’isolement du Hezbollah. Longtemps dominant sur la scène politique libanaise, le mouvement chiite pro-iranien a subi d’importants revers face à Israël, qui a détruit une grande partie de son arsenal et éliminé plusieurs de ses hauts commandants, tandis que son allié syrien, Bachar al-Assad, perdait du terrain.
Après deux longues sessions parlementaires, le gouvernement a obtenu la confiance de 95 députés, contre 12 votes défavorables et quatre abstentions, selon les résultats annoncés mercredi soir par le président du Parlement, Nabih Berri. Malgré son opposition initiale à la nomination de Salam, le Hezbollah a voté en faveur du gouvernement.
Dans sa déclaration ministérielle mardi, Nawaf Salam a promis de garantir à l’État le « monopole » des armes et d’adopter une politique de neutralité à l’égard des conflits régionaux. Mercredi, il a précisé que la priorité de son gouvernement serait d’œuvrer à « un retrait israélien total des territoires libanais ».
L’accord de cessez-le-feu conclu le 29 novembre entre Israël et le Hezbollah prévoit le retrait des forces israéliennes du sud du Liban, tandis que le mouvement chiite doit s’éloigner de la frontière et démanteler ses infrastructures militaires. Toutefois, Israël maintient sa présence dans cinq positions stratégiques, malgré l’échéance fixée par l’accord.
Le nouveau gouvernement s’est engagé à renforcer la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire, en s’appuyant uniquement sur les forces nationales, conformément aux termes du cessez-le-feu.
Formé début février après plus de deux ans de gouvernance intérimaire, le cabinet Salam fait face à des défis colossaux. Outre la reconstruction des infrastructures dévastées, il devra s’attaquer à la corruption endémique, condition essentielle à l’obtention d’une aide financière internationale.
Mercredi, Nawaf Salam a assuré que son gouvernement mettra en place « un plan global pour la relance économique et financière » et entamera de nouvelles négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de sortir le pays de la crise.
(Avec AFP)
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