Les avocats français portent le brassard rouge en soutien à Sonia Dahmani
Lors de la grande rentrée des avocats du Conseil national des barreaux (CNB) France, chaque participant a porté un brassard rouge autour de son bras pour exprimer son soutien à l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani.
« Engagés, les avocats le sont résolument. À la Rentrée des Avocats chaque participant a noué un foulard rouge autour de son bras.
Le foulard des jours violents, sanglants, désespérants.
Le foulard du combat sans relâche des avocats, en soutien à notre consœur tunisienne Sonia Dahmani, condamnée en appel, à 8 mois de détention pour quelques sarcasmes prononcés à la télévision », lit-on dans un post Facebook de l’organisation qui représente l’ensemble des 76.000 avocats exerçant en France.
Le conseil a ainsi dénoncé « une condamnation sans débat ni plaidoirie, ce qui constitue une violation des droits de la défense et du procès équitable ».
Notons que le CNB explique dans un communiqué daté du 11 septembre courant qu’il avait assisté avec d’autres organisations à l’audience devant la Cour d’appel de Tunis, le 10 septembre 2024, lors de laquelle Sonia Dahmani, avait été jugée, à la suite du recours formé contre la condamnation à douze mois d’emprisonnement prononcée par la Chambre correctionnelle de Tunis le 5 juillet 2024.
« Alors que la cour s’est retirée pour délibérer exclusivement sur la requête en récusation pour suspicion légitime déposée par la défense de Sonia Dahmani, celle-ci a été condamnée à huit mois d’emprisonnement, sans aucun débat au fond, ni réquisition, ni plaidoiries de ses avocats.
Cette décision, rendue en catimini, hors de toute audience publique, constitue une violation fondamentale des règles du procès équitable, des droits de la défense, du code de procédure pénale tunisien et des instruments internationaux ratifiés par la Tunisie.
C’est pourquoi, les organisations soussignées entendent manifester, à nouveau, et de la façon la plus ferme, leur soutien à notre consœur, Sonia Dahmani et à ses avocats.
Elles exhortent les autorités judiciaires et le ministre de la justice à prendre toutes les mesures qui s’imposent afin qu’il soit mis un terme à cette situation qui confine au déni le plus absolu des droits les plus fondamentaux de la personne humaine », lit-on dans ce document.
Sonia Dahmani avait été condamnée le 6 juillet à un an de prison ferme en première instance. Le 11 mai 2024, son arrestation musclée avait fait grand bruit. Les forces de l’ordre avaient pris d’assaut les locaux de la Maison de l’avocat de Tunis où s’était réfugiée l’avocate et chroniqueuse après avoir fait l’objet d’un mandat d’amener à la suite d’une déclaration médiatique. Les policiers s’étaient introduits à l’intérieur des locaux afin de l’embarquer.
Sur Carthage+, Sonia Dahmani avait réagi aux théories de grand remplacement et de changement de la composition démographique de la population tunisienne par des migrants subsahariens qui seraient là pour s’établir selon un plan ourdi par des forces étrangères. Face à ces propos, l’avocate avait affirmé qu’il n’y avait pas de complot, que les migrants voulaient juste traverser vers l’Europe et qu’il ne faisait pas bon vivre en Tunisie actuellement. Il n’en fallait pas moins pour qu’une cabale haineuse soit lancée contre la dame sur les réseaux sociaux, suivie par la convocation puis la condamnation.
I.N.
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