Culture

Le rôle de l’agence TAP dans la promotion de la culture livresque : Les médias alliés de la littérature

Aujourd’hui, il est impératif de suivre l’évolution technologique et d’assurer, au-delà des formats traditionnels, un contenu aligné au nouveau paysage médiatique. Différents thèmes ont été sujet de discussion avec des invités impliqués dans le secteur de la presse et des figures éminentes du domaine littéraire.

La Presse — L’agence TAP (Tunis Afrique Presse) a tenu samedi 3 mai un colloque à la Foire internationale du livre de Tunis pour discuter de la contribution des médias publics dans la promotion de la lecture. Dans leurs mots d’ouverture  respectifs, Nejah Missaoui, P.-d.g. de l’agence TAP, et  Mohamed Salah Kadri, directeur de la Filt, sont revenus sur  le rôle de l’agence TAP qui assure depuis plus  de 60 ans une couverture continue en textes et en vidéo sous des angles différents.

Cette agence a toujours été au service de la culture et du développement avec une vision qui valorise l’image du pays au niveau national et international. Aujourd’hui, il est impératif de suivre l’évolution technologique et d’assurer, au-delà des formats traditionnels, un contenu aligné au nouveau paysage médiatique. Différents thèmes ont été sujet de discussion avec des invités impliqués dans le secteur de la presse et des figures éminentes du domaine littéraire.

Les partenariats médiatiques pour faire connaître les événements culturels 

Mme Rym Gacem, responsable du desk culturel  à l’agence TAP,  a souligné le rôle crucial de l’agence pour faire connaître les dernières parutions, les écrivains, les éditeurs,  les remises de prix littéraires en Tunisie et à l’étranger  ainsi que les différentes manifestations culturelles centrées sur la lecture. A travers ses bureaux répartis sur 24 gouvernorats, une couverture est assurée en trois langues tout au long de l’année.

Le suivi médiatique est inclusif et valorise les initiatives innovantes comme l’écriture au langage de Braille, les livres audios… Elle a indiqué que l’agence TAP reste toujours ouverte aux remarques et aux évaluations afin de perfectionner son contenu. Mme Yosr Hazgui, directrice au sein du ministère des Affaires culturelles, a avancé des chiffres qui dressent le rapport des  Tunisiens avec la lecture.

Selon une enquête faite par le ministère des Affaires culturelles en 2016, 50 % des Tunisiens ne lisent pas par manque de temps et 20% par manque d’habitude. 18% ont déclaré ne pas aimer les livres d’une manière générale et seulement 8 % ont évoqué les prix élevés. « Nous comptons sur les médias publics qui sont plus épargnés par les tendances parfois indésirables », continue-t-elle en insistant sur le professionnalisme des médias publics dont elle a cité, plus particulièrement, l’agence TAP, La Presse, Essabeh, la Télévision nationale et la Radio nationale. Mme Yosr Hazgui a également évoqué l’environnement propice et la proximité des écrivains avec les lecteurs qu’offre la Filt.

Elle a annoncé le chiffre de 70 mille visiteurs lors des 6 premiers jours de la foire. Au final, elle a salué le rôle de toutes les institutions qui œuvrent dans le domaine des livres à travers les colloques et les compétitions. D’ailleurs, la compétition nationale de la lecture a démarré depuis quelques mois après une année d’absence.

Défi du numérique et invasion des réseaux sociaux 

Sadak Hamami, directeur de l’Ipsi et chercheur, est revenu sur la passion pour le livre d’une manière générale, comme signe de modernité d’une société, d’ouverture d’esprit et de liberté d’expression. L’IA a un grand impact sur le journalisme et l’édition tout comme elle est impliquée directement dans la créativité littéraire.

« Des sites médiatiques sont opérationnels sans journalistes. Des livres « hybrides » sont coécrits avec les logiciels et on sait aujourd’hui que la plupart des chercheurs ont recours à l’IA. Quelles solutions prévoir ? ». Il a continué en expliquant que l’agence TAP est une institution journalistique qui collecte les informations mais sans les diffuser à l’état brut. « Nous créons l’information à partir des détails de la vie culturelle sans se limiter à une simple transmission.

Nous tenons à la qualité selon des critères universels ». Pour couvrir les festivités et les événements littéraires, l’agence TAP se charge donc de faire des investigations et de la vérification de l’information d’où son rôle de véritable superviseur de la scène littéraire. Elle se distingue ainsi des sites médiatiques qui foisonnent et dont le contenu n’est pas toujours pertinent. 

M. Hamami a expliqué que l’agence passe aujourd’hui par une phase de réinvention. Dans un monde mouvementé et alors que la faille s’intensifie entre les jeunes et les médias traditionnels, comment instaurer un nouveau rapport avec le public ? « Le contenu doit être adapté à l’expérience de l’utilisateur pour ne pas tomber dans la redondance.

C’est un défi éditorial et technologique à la fois ».  Pour cette raison, l’agence TAP est ouverte à des auto-évaluations et aux initiatives qui émanent des chercheurs et ceux qui sont impliqués dans le paysage littéraire, d’où l’intérêt de ce colloque. 

Des écrivains et éditeurs sont revenus sur les défis de l’industrie littéraire et la spécificité du livre comme produit culturel. Il s’agit de Mohamed Salah Bettaieb, Nouri Abid et Mme Wided Ben Yahmed.  

Parmi les points évoqués, le soutien obligatoire des médias concernant les nouvelles publications pour faire parvenir l’information au public. Dans ce contexte, mentionner des livres et des maisons d’édition  dans le contenu médiatique ne doit pas être considéré comme étant un acte publicitaire. Le site de l’agence TAP comprend une rubrique dédiée aux nouvelles parutions littéraires. Les participants ont proposé un accès gratuit pour les lecteurs non abonnés.  Ils ont également salué les initiatives des journalistes qui priorisent la couverture des évènements littéraires dans les régions.

Rôle de l’agence TAP dans la promotion de la lecture 

Habib Belgacem, enseignant  universitaire à l’Ipsi, l’écrivain Issa Moaddeb et les  journalistes Hayet Essayeb et Samah Kasdallah ont été unanimes que le rôle des médias pour favoriser l’intérêt aux livres ne doit pas se limiter aux séances de dédicaces et à l’annonce des parutions. C’est une stratégie à mettre en place à long terme basée sur une réflexion. L’ère numérique n’est pas un prétexte pour succomber et se désintéresser de la lecture. Au contraire, on peut  intégrer les nouveaux outils pour une meilleure diffusion des informations. D’ailleurs, le passage à  l’agence TAP mobile verra bientôt le jour.

Parmi les propositions pertinentes retenues dans le colloque, une revue étatique spécialisée dans le contenu littéraire, la formation de journalistes spécialisés dans la littérature, multiplier les interviews avec les écrivains tunisiens et même la remise de prix littéraires par l’agence TAP. Comme c’est cette agence qui génère le contenu médiatique à partager, c’est d’elle qu’on attend l’initiative. En plus de la diffusion de l’information,  c’est une propagation de valeurs et du savoir.


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