Culture

Le Maestro Hafedh Makni à La Presse : « Notre Fête de l’indépendance sera célébrée à Belgrade »

En quelques années et des centaines  de concerts, le Carthage Symphony Orchestra a tracé sa propre route. Il offre la quintessence de ce qu’est un orchestre classique à travers des moments de symphonie pure ralliant toutes les générations, en salle ou même en plein air. En parallèle, sous la baguette de son chef Hafedh Makni et grâce à une créativité toujours en ébullition, il  ouvre la voie aux chansons tunisiennes, arabes et aux musiques du monde.

Le Carthage Symphony Orchestra s’apprête actuellement à s’envoler pour Belgrade pour un concert mémorable à l’occasion de la Fête de l’indépendance tunisienne. Nous avons rencontré Hafedh Makni pour en savoir davantage.

Est-ce que vous pouvez nous présenter le Carthage Symphony Orchestra en chiffres ?

L’orchestre a été créé en juillet 2018. Nous sommes une cinquantaine de musiciens et 120 choristes. Pour la plupart de nos concerts au théâtre municipal, il y a en général entre 80 et 90 choristes sur scène, et ce,  par manque d’espace.

Nous voyons des générations différentes de musiciens. Il y a des enfants et des septuagénaires qui jouent côte à côte.

Si on veut assurer une longue vie et une continuité à l’orchestre, il faut avoir toutes les tranches d’âge. Nous avons ceux qui ont de l’expérience dans ce métier et des jeunes qui apprennent le métier tout en côtoyant leurs aînés. Ce sont des musiciens d’un jeune âge, mais ayant un excellent niveau instrumental.

Quand vous jouez la musique classique, ce n’est pas toujours le format qu’on connaît. Pourquoi optez-vous pour des arrangements et des modifications du morceau original ?

Pour certains répertoires, on travaille sur des arrangements pour que notre musique se distingue par rapport ce que font les autres. Nous voulons présenter les airs connus d’une manière différente. Il y a aussi une contrainte par rapport au manque d’instruments en Tunisie, surtout au niveau des instruments avant. Parfois, on arrive à ramener des musiciens pour combler ce manque. Sinon, faute de moyens, nous sommes obligés de réadapter les œuvres en fonction de notre effectif.

Comment expliquez-vous que la musique symphonique, connue comme étant élitiste, attire autant de public ?

On fait un travail depuis des années pour essayer de populariser la musique symphonique auprès d’un jeune public. Même à l’étranger, on voit que le public de la musique symphonique est d’un certain âge. Les jeunes vont plus vers la variété. Nous avons essayé d’aborder ces jeunes en leur jouant le répertoire qu’ils aiment et en même temps on a réussi à les attirer vers l’orchestre symphonique. C’est ainsi que nous avons pu avoir tout ce public fidèle.

Pour le concert de Belgrade, le 20 mars, comment l’idée est-elle née ?

C’est notre ambassadrice à Belgrade qui nous a contactés. Elle voulait organiser un concert à l’occasion de la Fête de l’indépendance. L’idée au départ était limitée à une petite formation puis, grâce au soutien de nos sponsors et mécènes, nous avons réussi à ramener une bonne partie de l’orchestre. Il y aura une trentaine de musiciens et 55 choristes. Nous serons presque 90 sur scène. C’est la première fois qu’un orchestre symphonique voyage avec tout cet effectif.

Le concert aura lieu au Théâtre national de Belgrade. C’est le plus grand Théâtre à Belgrade avec une capacité de 850 places. C’est aussi leur théâtre mythique et qui a son poids.

Pouvez-vous nous donner un aperçu sur le programme ?

Il y aura principalement des compositeurs tunisiens et arabes comme on ne compte pas se déplacer pour jouer Beethoven et Mozart à l’étranger. On se contentera seulement d’une ou de deux œuvres du répertoire classique. Il y aura « Les Méditerranéennes » de Mohamed Makni ainsi que des morceaux d’autres compositeurs tunisiens comme Kadour Srarfi et Mourad Gaaloul avec une ou deux œuvres serbes.

Les choristes vont interpréter Chœur de voyageurs de Offenbach pour le répertoire classique. Ils vont également chanter en serbe. Nous avons aussi au programme des chants tunisiens et arabes : Hedi Jouini, Ali Riahi, Abdelwaheb, Oum Kolthoum..

Wassim Makni est en train de préparer une œuvre conçue spécialement pour ce concert intitulée « Un Tunisien à Belgrade ». C’est une création à partir d’œuvres locales avec un métissage musical tuniso-serbe. Ça sera un remerciement à la ville qui nous accueille.

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