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Le Comité de défense des martyrs Belaid et Brahmi révèle : Des vérités qui compromettraient Ennahdha

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• Chokri Ben Othman, accusé d’être en étroite relation avec Kamel Gadhgadhi, exécutant de Chokri Belaïd, aurait été libéré sur intervention de Habib Ellouze
• Plusieurs documents perquisitionnnés dans le domicile de Mustapha Kheder ont disparu du dossier de l’affaire
• Chambre noire: Hichem Fourati, ancien ministre de l’Intérieur, déclare avoir été induit en erreur par des cadres du ministère • 1.676 communications enregistrées entre Abdelkrim Slimane (fondateur de Nama) et Fethi Beldi, l’un des conseillers d’Ali Laârayedh

L’étau se resserre de plus en plus autour des «commanditaires» du lâche assassinat perpétré le 6 février 2013 contre la figure emblématique de la gauche tunisienne, le martyr Chokri Belaïd, au moment où les islamistes étaient au pouvoir et rêvaient, à haute voix, d’un sixième califat.
Lors d’une conférence de presse commémorant l’assassinat de Belaïd organisée hier mercredi 8 février à Tunis, le comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a dévoilé de nouvelles révélations autour de cette affaire et les relations avérées entre le groupe terroriste Ansar Echariaâ et le parti Ennahdha, entre l’exécutant de l’assassinat et les commanditaires tout en accusant le juge Bechir Akremi et certains hauts cadres sécuritaires d’avoir tenté de dissimuler volontairement des pièces à conviction, des documents et données relatifs à cette affaire dans le but de disculper certains accusés, notamment ceux du parti Ennahdha. Anticipant la conférence de presse, le ministère de la Justice a annoncé la création d’une «commission spéciale chargée du suivi des affaires des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi», en plus de la réalisation d’un audit judiciaire et administratif concernant les dossiers y afférents et définir la responsabilité de celui ou de ceux qui ont entravé l’avancement de l’enquête et ont tenté de détruire des preuves ou influencer le processus judiciaire. Selon la même source, la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, présidera cette commission qui aura aussi pour mission le recensement des documents saisis, le suivi du processus judiciaire et la numérisation de toutes les pièces afférentes aux deux dossiers et leur sauvegarde sur support électronique.
En dépit du grand retard accusé et des tentatives visant à ensevelir la vérité dans un linceul de mensonges et clore définitivement ce funeste chapitre, un grand pas a été franchi ces trois dernières années grâce à la ténacité des membres du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi visant à dévoiler toute la vérité sur les deux assassinats politiques de 2013.

Quel lien entre Ansar Echariaâ et Ennahdha ?

L’avocat Mohamed Naceur Laouini s’est attelé a démontrer les liens existant entre les membres du groupe Ansar Echariaâ et le parti Ennahdha depuis leur incarcération dans les prisons avant la révolution et le raffermissement de ces liens après 2011, ce qui a, par ailleurs, facilité l’organisation du congrès de ce groupe quelques mois après leur libération. Il a, à effet, évoqué le cas du membre de Ansar Echariaâ Chokri Ben Othman qui était en étroite relation avec Kamel Gadhgadhi, l’exécutant du martyr Belaid et qui a été entendu dans l’affaire de l’assassinat en tant que témoin par Bechir Akremi puis a été libéré sur intervention de Habib Ellouz, membre du parti Ennahdha et très proche à cette époque du parti Ansar Echariaâ.
Ben Othman a pu ainsi quitter le territoire tunisien pour aller suivre des études en théologie an Arabie Saoudite. Il ne faisait l’objet d’aucune restriction de voyage alors qu’il était impliqué dans les deux assassinats de Belaïd et Brahmi. C’est la consternante vérité qui a éclaté seulement après l’éviction de Bechir Akremi de son poste. Un mandat d’amener international a été depuis lancé contre lui, ce qui a conduit à son extradition. Il va bientôt comparaitre devant la justice en tant qu’accusé dans l’affaire d’envoi des réseaux des jeunes dans les zones de conflit. L’avocat Naceur Laouini a promis de nouvelles et graves révélations quand l’enquête sera achevée .
D’après lui, Kaamel Gadhgadhi s’entraînait dans une salle de sport à Tunis ( Rue de Russie) où il avait des contacts avec Moncef Ouerghi qui n’est autre qu’un ancien élément du parti Ennahdha et fondateur de l’école du Zamaktel. Des photos ont été découvertes montrant le fils de ce dernier, Mohamed Ouerghi avec Kamel Gadhgadhi ainsi que d’autres photos dans lesquelles il avait arboré une kalachnikov, sans compter les nombreux échange téléphoniques entre les deux personnes . Mais en dépit de ces preuves, Mohamed Ouerghi a été à son tour arrêté pour appartenance à l’organisation terroriste en question puis libéré. Il vit actuellement en Indonésie où il ne risque pas d’être inquiété.
L’avocat Laouini s’est aussi attardé sur le cas de Mustapha Khedher qui a été accusé dans le cadre de l’affaire des assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et a été libéré en janvier 2022 après avoir purgé sa peine. Ce dernier était en possession de graves informations en lien avec la sécurité nationale du pays. Il a expliqué que le président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, a démenti toute relation avec cette personne et a fait savoir que les échanges téléphoniques révélés entre lui et Khedher n’étaient que de simples échanges de vœux, rien de plus! Il a souligné que plusieurs documents perquisitionnés lors de la descente dans le domicile de Mustapha Khedher avaient disparus du dossier de cette affaire pour finir dans la fameuse chambre noire au ministère de l’Intérieur. Et c’est grâce aux efforts du comité que ces documents ont pu être récupérés et ajoutés au dossier.

La fameuse chambre noire, volte-face de l’ancien ministre de l’Intérieur!

De son côté, Imen Gzara a apporté de nouvelles données lors de cette conférence. Elle a tout d’abord souligné l’indépendance de ce comité et a salué l’indépendance du parquet qui s’est libéré du parti Ennahdha. On est devant une affaire d’Etat, mais plus on progresse plus l’affaire devient complexe. Elle a annoncé que la justice militaire va se saisir de l’affaire du meurtre de Meherzia Ben Saâd, épouse de Ridha Sabtaoui, membre du bras armé de l’organisation Ansar Echariaâ, arrêté lors d’une opération spéciale des forces de sécurité, ce qui va éclaircir pas mal de zones d’ombres, puisque les terroristes présument que l’assassinat de Belaïd, selon la version donnée par le ministère de l’Intérieur, a été décidé pour venger le meurtre de Meherzia Ben Saâd.
Pour ce qui est de la présumée chambre noire au ministère de l’Intérieur, Imen Gzara a expliqué que le ministre, à cette époque, Hichem Fourati, (actuellement notre ambassadeur en Arabie Saoudite), a été entendu récemment et il a déclaré qu’il a été induit en erreur à ce propos par les cadres dudit ministère. Par ailleurs, trois cadres ont été arrêtés et l’appareil qui a servi a détruire certains documents a été saisi.
Imen Gzara a mis en exergue l’interconnexion entre ces assassinats et d’autres affaires de blanchiment d’argent et de financement occulte (Instalingo, Nama) avec la complicité de personnes étrangères relevant de certains pays du Golfe et de la Turquie qui assuraient le financement des associations, citant, à cet effet Abdul Rahman Omeir al-Naimi qui a pu visiter notre pays à quatre reprises entre 2012 et 2013 et a pu rencontrer le terroriste Abou Iadh et des représentants de plusieurs associations sans compter sa visite à Montplaisir après son retour de Libye. Pour information, cette personne figurait en 2013 inscrit sur la liste des Specially Designated Nationals du Trésor américain pour son rôle dans le financement de plusieurs organisations terroristes.
Au total, 1.676 communications ont été enregistrées entre le nahdhaoui Abdelkarim Slimane (fondateur de l’association Nama) et Fethi Beldi qui occupait un important poste au MI au temps de Ali Lâarayedh (conseiller) pour faciliter l’entrée sur le territoire tunisien. Gzara a évoqué aussi le cas de Najeh Ltaief qui a trouvé refuge au Qatar suite à une enquête se rapportant au financement d’éléments terroristes pour semer le trouble à l’occasion des manifestations.
La responsabilité du parti Ennahdha n’est plus à démontrer dans ce lâche assassinat. Et pour cause, Chokri Belaïd faisait l’objet de filature policière quasi permanente avant son assassinat et au moment où les islamistes étaient au pouvoir avec à la tête du ministère de l’Intérieur Ali Lâarayedh. Cette filature s’expliquait par les grandes menaces qui pesaient sur le pourfendeur des groupes salafistes et figure de proue de la gauche tunisienne.
Belaid dérangeait de par le projet qu’il avait prôné, celui d’unifier la gauche en un front populaire contre la mainmise des islamistes appuyés par les salafistes à cette époque. Son nom figurait sur la liste des personnalités politiques à abattre et tout le monde en était conscient, aussi bien le président Moncef Marzouki qui l’avait mis en alerte que Ali Lâarayedh. Chokri Belaïd savait à son tour qu’il était la cible des islamistes et salafistes mais le ministère de l’Intérieur n’a rien fait pour le protéger. Belaïd, avait été froidement abattu de trois balles devant son domicile à Tunis mais il est toujours vivant…

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