Le clash entre Trump et Zelensky vu de Tunisie

Dans une scène aussi rare que spectaculaire, le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont eu vendredi 2 février 2025, un échange extrêmement tendu. Face aux caméras du monde, les deux hommes ont eu une virulente altercation verbale autour de la gestion du conflit avec la Russie.
Volodymyr Zelensky a quitté prématurément la Maison Blanche après la dispute dans le Bureau ovale, Donald Trump menaçant de « laisser tomber » l’Ukraine.
L’accord sur l’accès aux ressources ukrainiennes, qui devait être signé, n’a pas eu lieu, et la conférence de presse prévue a été annulée. Donald Trump a accusé Volodymyr Zelensky de manquer de respect aux États-Unis et de mener une guerre risquant d’embraser le monde, tandis que le président ukrainien, dépité, a défendu sa position en soulignant la gravité de la situation en Ukraine.
Cette confrontation a déclenché des réactions internationales, Moscou saluant cet affrontement, et l’Europe réaffirmant son soutien à l’Ukraine. La rencontre était déjà tendue avant l’incident, Donald Trump ayant fait une remarque sur la tenue de Volodymyr Zelensky.
La relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui s’est renforcée depuis la réélection du président américain, inquiète l’Ukraine et l’Europe, Donald Trump refusant de tenir la Russie responsable de la guerre et rejetant l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
Le clash a été largement commenté en Tunisie, entre sidération, blagues et analyses plus poussées sur les changements géopolitiques en action.
Mohsen Marzouk, homme politique, a réagi à l’incident historique et inédit, qui a fait la une des médias du monde entier.
Dans un post sur les réseaux sociaux, il a exprimé son point de vue : « Encore une fois, un incident international majeur et des commentaires de nos ‘experts’. Rencontre à la Maison Blanche : une altercation entre Trump et Vance d’un côté, et Zelensky de l’autre. Selon les rapports de presse, cela s’est terminé par l’expulsion de Zelensky de la Maison Blanche ».
Mohsen Marzouk a poursuivi en exposant une analyse critique des réactions : « Certains ont dit que c’était le sort des agents vassalisés. D’autres ont dit que Trump est fou et qu’il ne faut pas faire ce qu’il fait, et ainsi de suite… et que Poutine est celui qui a attaqué l’Ukraine ». Selon lui, ces commentaires, aussi variés soient-ils, demeurent superficiels et émotionnels. Pour lui, ils ne conviennent pas à la politique internationale, qui exige une analyse plus profonde.
Il a ajouté : « La vérité est qu’il y a des changements radicaux dans le monde, mettant fin à une phase. Ceux de la phase précédente, comme Zelensky, doivent soit s’adapter, soit sortir des nouveaux arrangements ». Selon Mohsen Marzouk, l’Ukraine n’est plus une priorité pour Trump. « Son problème, et celui de l’Amérique, c’est la Chine, qui a dangereusement rapproché son pouvoir de celui des États-Unis ». Ce changement de priorités explique, d’après lui, le retrait de l’attention des États-Unis vis-à-vis de l’Ukraine.
« C’est pourquoi, pour l’Amérique, au moins du côté républicain et de Trump, l’accent est mis sur la Chine et sur la tentative de dissocier la Russie de la Chine. Pour eux, se concentrer sur la guerre en Ukraine est une perte de temps et d’argent ». M. Marzouk souligne que si les États-Unis parviennent à un accord financier avec l’Ukraine, cela pourrait être bénéfique, mais qu’au fond, « c’est un accord de paix rapide qui serait préféré ».
Il poursuit en expliquant que l’accord avec Vladimir Poutine est désormais plus stratégique que de satisfaire Volodymyr Zelensky. « Pas de sentiments, pas de rhétorique ». La cause de l’altercation serait ainsi liée à la difficulté du président ukrainien à accepter ce changement de position de Donald Trump. Cependant, « il veut que Trump l’aide et vient lui demander de l’aide. Mais Donald Trump, pour sa part, n’est prêt qu’à offrir un compromis avec Poutine, acceptant la perte des territoires occupés par la Russie en échange de ressources ukrainiennes pour compenser les aides passées ».
La raison plus profonde de la confrontation, selon Mohsen Marzouk, réside dans un malentendu stratégique, mais la petite cause réside dans la forme. « Quand tu as quelque chose à dire, et que tu rencontres un président plus puissant que toi, fais attention à ce que tu dis devant les médias ». Il fait référence à la relation déjà tendue entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, d’autant plus que le président ukrainien avait soutenu Kamala Harris contre Donald Trump lors des élections. « Tu viens quémander de l’aide, tu demandes qu’ils changent d’avis et tu négocies avec eux devant les médias ? Tu as juste besoin d’armes et d’aides ».
Mohsen Marzouk conclut en soulignant « la problématique des dirigeants incompétents au pouvoir », et explique qu’aujourd’hui, Volodymyr Zelensky cherche encore à rencontrer Donald Trump, mais que ce dernier a conditionné cette rencontre à un engagement sur la paix.
« Il est certain que Trump et Vance ont saisi l’occasion pour envoyer un message fort à l’Europe : nous ne changerons pas d’avis et voici les nouvelles règles ». Ce changement de stratégie a eu lieu après la visite d’Emmaneul Macron et de Keir Starmer à Washington, dont l’objectif était de garantir le soutien de Donald Trump à l’Ukraine, mais les résultats ont été bien différents.
Le journaliste Maher Abderrahmane a aussi livré un commentaire sur la situation. Il a écrit : « Que Zelensky ait signé ou non un accord accordant la moitié de la richesse des minéraux précieux à l’Amérique, Trump le renversera du pouvoir s’il continue de maintenir la guerre contre la Russie ». Selon lui, les critiques publiques de Donald Trump visent à pousser Volodymyr Zelensky à démissionner ou à se soumettre totalement aux exigences américaines.
Maher Abderrahmane précise : « Le président américain est pressé de mettre fin aux combats en Ukraine. L’accord entre lui et Vladimir Poutine est clair : ‘Prends ce que tu demandes comme territoire en Ukraine et laisse de l’espace aux entreprises américaines pour investir selon leurs conditions, bien sûr, dans le reste des territoires.’ » Ces investissements, qui datent du milieu des années 90, concernent principalement l’agriculture, le secteur bancaire et l’immobilier, ainsi que l’exploitation des minéraux essentiels à la fabrication de puces électroniques et de voitures électriques.
Il poursuit rapportant l’influence de grandes entreprises comme BlackRock et JPMorgan Chase, qui contrôlent une grande partie de l’économie américaine. « La guerre en cours entraîne des pertes de plusieurs milliards de dollars par jour pour ces entreprises ». Il évoque aussi les investissements de Blackwater en Ukraine, une entreprise connue pour son rôle controversé en Irak. Selon Maher Abderrahmane, si la guerre en Ukraine a affecté l’économie de l’Europe, la plus grande peur du vieux continent est que l’alliance entre Donald Trump et Vladimir Poutine s’étende à d’autres pays européens.
M.B.Z
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