L'avortement est-il possible après trois mois de grossesse '
Le feuilleton « Fallujah », diffusé sur la chaîne télévisée Elhiwar Ettounsi, a traité dans son 10e épisode du dimanche 2 avril 2023, la question de l’avortement en Tunisie. Les événements de la série montraient l’un des personnages, une adolescente âgée de 17 ans, qui consulte un médecin pour interrompre sa grossesse.
Le médecin lui explique que l’avortement est contre-indiqué car la grossesse a dépassé trois mois. « Trois mois et une semaine, l’avortement est donc interdit dans se cas » souligne l’actrice qui joue le rôle du médecin. La jeune fille aurait été violée, laisse-t-on entendre dans la série.
Cette scéne a suscité l’interrogation chez les Tunisiens quant aux cas prévus par la loi tunisienne pour l’avortement et ses conditions, notamment en cas de viol.
La Tunisie a légalisé l’avortement depuis 1973 dans le code pénal. L’article 214 réglemente les cas d’interruption volontaire de grossesse. Cet article stipule que l’interruption volontaire de grossesse est possible selon deux cas :
Premièrement : Si la période de grossesse n’a pas dépassé les trois premiers mois ;
Deuxièmement : Elle est autorisée après trois mois si l’on craint que la poursuite de la grossesse n’entraîne un « effondrement de la santé de la mère ou de son équilibre psychologique ».
Dans les deux cas, le processus d’interruption de grossesse doit être effectué dans un hôpital ou une clinique agréée et par un médecin pratiquant, afin d’éviter tout danger pour la santé de la mère.
A ces deux exceptions près, la loi interdit d’interrompre sa grossesse, par tout moyen. La mère concernée risque une peine d’emprisonnement et une amende, ou l’une des deux peines. Idem pour quiconque l’assiste dans cet acte.
Ainsi, la loi tunisienne permet à la femme enceinte de se faire avorter, après trois mois de grossesse, si la poursuite de cette grossesse est susceptible d’engendrer un effondrement de sa santé physique ou mentale.
En France, les délais d’interruption volontaire de grossesse dépendent de la méthode choisie :
L’IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le début des dernières règles.
L’IVG médicamenteuse est pratiquée jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, soit au maximum 9 semaines après le début des dernières règles.
Aux États-Unis, depuis 2022 la cour suprême a remis en cause l’arrêt Roe v. Wade de 1973, et depuis, le droit à l’avortement n’est plus un droit fédéral, mais une question qui se traite au niveau fédéral.
Au Sénégal, l’avortement est strictemement interdit et les femmes qui effectuent une interruption de grossesse clandestine risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement.
R.A
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