La nouvelle aventure Jazz’it Festival : Booster la scène jazz tunisienne

Les masterclass sont un axe pédagogique qui s’inscrit dans une volonté de perpétuer une tradition de culture du jazz en Tunisie qui avait commencé avec le festival de jazz à Tabarka en 1968. Une scène et une musique qui manquent malheureusement de s’épanouir sous nos cieux, faute de soutien et d’initiatives.
La Presse — Jazz’it Festival, une nouvelle manifestation qui vient s’ajouter au paysage culturel tunisien, s’est tenu du 29 au 31 mai, à la Cité de la culture, attirant plusieurs centaines de spectateurs. En plus des performances de musiciens internationaux et nationaux confirmés, l’initiateur du festival, le batteur et fondateur du label Jazz’it Records, Malek Lakhoua, a voulu s’adresser aux jeunes talents qui ont pu assister à des masterclass et prendre part à certains concerts.
Mélomanes et amateurs de jazz ont eu l’occasion, durant ces trois jours, de profiter d’une scène de live jazz, chose qui manque terriblement et se fait rare chez nous depuis des années. C’est ce qui a, entre autres, motivé la création de Jazz’it, comme l’a expliqué Malek Lakhoua. « Cela faisait des années qu’on en parlait. L’idée est revenue avec le lancement du label. Avec ce festival, nous nous engageons pleinement pour cette musique et sa communauté en Tunisie», a-t-il déclaré, en soulignant une volonté de fédérer et de soutenir de jeuns talents tunisiens à travers des masterclass et des rencontres sur scènes avec les artistes confirmés.
La première édition de Jazz’it était composée de soirées intimistes comme on les aime avec : deux grandes performances en ouverture, celle du saxophoniste soprano belge Pietro Vaiana qui a présenté son album aux influences multiples «Camera Obscura», suivie d’un dialogue exceptionnel entre le saxophoniste canadien Seamus Blake et le pianiste Moncef Genoud.
Une deuxième soirée assurée par le pianiste et compositeur américain Kyle Schafer qui a signé avec son concert la sortie de son album «Tunisian vibes» sous le label Jazzit records. De même pour le batteur franco-algérien Mourad Benhammou & His Soulful Drums avec l’album «Silk & Soul», présenté en deuxième partie. Un magnifique Mark Whitfield, accompagné par Mourad Benhammou à la batterie et Alberto Marsico à l’orgue, a clos le festival avec une performance pleine de virtuosité, de passion et de générosité. Guitariste de jazz américain renommé, Mark Whitfield est né le 6 octobre 1966 à Lindenhurst, dans l’Etat de New York. Il est reconnu pour son style mêlant jazz, soul jazz, hard bop et smooth jazz, influencé par des légendes, telles que George Benson et Wes Montgomery. Avant son concert, l’artiste a présenté une masterclass devant un public de jeunes musiciens tunisiens, leur livrant conseils et exemples de composition. Cet axe pédagogique s’inscrit dans une volonté de perpétuer une tradition de culture du jazz en Tunisie qui avait commencé avec le festival de jazz à Tabarka en 1968. Une scène et une musique qui manquent malheureusement de s’épanouir sous nos cieux, faute de soutien et d’initiatives.
Pourtant, une jeune génération de musiciens continuent à vouloir nourrir cette passion pour le jazz et à percer, à l’instar d’Aymen Dhifaoui, 27 ans et originaire de Kairouan qui a eu l’opportunité d’échanger quelques sons de guitare avec l’exceptionnel Mark Whitfield lors de la soirée de clôture. Bon vent à ces jeunes et au festival !
lien sur site officiel