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La Haica dénonce la situation de la liberté d'expression et des médias

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La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (Haica) a publié, jeudi 25 mai 2023, un communiqué de presse où elle dénonce la situation de la liberté d’expression et des médias et appelle l’exécutif et le parlement à assumer leurs responsabilités.

 

Voici le texte intégral du communiqué traduit en français :

 

La Haica suit avec préoccupation les récents évènements survenus dans le secteur des médias en Tunisie, notamment ceux liés aux poursuites judiciaires qui ont visé les journalistes et les professionnels des médias, sans oublier la détérioration de la situation financière et sociale d’un certain nombre d’établissements médiatiques.

La Haica a déjà alerté sur la gravité de cette situation, sur ses conséquences et l’approche destructrice adoptée par les gouvernements successifs et derrière eux les partis politiques influents au cours des dix dernières années. Ils n’ont pas bougé le petit doigt malgré les soupçons de corruption financière et politique révélée par l’autorité et étayée par des documents officiels et des rapports de contrôle.

La Haica, tout en soulignant son attachement aux acquis de la liberté d’expression et à l’indépendance, la stabilité et la pérennité des institutions médiatiques, dénonce les mesures arbitraires qui ont affecté les journalistes et les médias. Elle appelle la cheffe du gouvernement à engager un dialogue franc avec les acteurs du secteur, à annoncer sa vision de l’avenir des médias en Tunisie et à exprimer ouvertement sa perception de la fonction des médias dans le système du pouvoir.

Bien que la Haica rejette cette approche contraire aux normes fondamentales de la liberté d’expression, il n’est pas surprenant qu’elle résulte des politiques confuses du gouvernement, non seulement dans le traitement du dossier médiatique dans son ensemble, mais aussi dans celui de l’organe de régulation, lui-même, en le marginalisant et en entravant l’exercice de son rôle jusqu’à imposer un contrôle administratif sur son travail.

Cette politique est allée jusqu’à mettre la main sur l’appareil administratif de l’autorité, en transformant le fonctionnaire chargé de l’administration en un outil pour l’isoler de ses affiliés : en saisissant le bureau d’ordre, en confisquant son cachet et en empêchant l’émission de correspondances et de décisions, ce qui est considéré comme une violation flagrante de son indépendance et une appropriation explicite de ses prérogatives.

Aussi, et dans le cadre d’un accord entre la Haica et la présidence de la République conclu le 22 mars 2021, une équipe de travail, reconnue pour son intégrité et sa compétence, a été constituée pour auditer les dossiers des chaînes illégales.

On s’attendait à ce que le processus du 25-Juillet marque un nouvel élan sur la voie de la transition démocratique et de la consolidation des fondements d’un État civil et démocratique, dont le plus important est la liberté de la presse et la pluralité, la diversité et l’indépendance des médias. Cependant, l’approche que le pouvoir exécutif a suivie par la suite s’est transformée en un revers et un net recul par rapport aux acquis les plus importants de la révolution, à savoir la liberté d’expression et de la presse.

Les inquiétudes exprimées par la Haica, à plus d’une occasion, quant au déclin de la liberté d’expression et de la presse sont devenues une certitude confirmée par les faits, notamment la traque des journalistes sur la base du décret 54, qui a été utilisé comme un outil pour les réduire au silence et replanter la culture de la peur et de l’autocensure.

Les procès qui ont été intentés contre les journalistes, en dehors du cadre légal réglementant la profession, sont allés jusqu’à des condamnations privatives de liberté prononcées à l’encontre de certains d’entre eux, outre le fait que certaines de ces affaires ont été directement engagées par des membres du gouvernement contre ceux qui ont exprimé des opinions dans un cadre professionnel qui répond aux règles et à l’éthique du travail journalistique.

La Haica met enfin en garde les membres de l’Assemblée des représentants du peuple sur la responsabilité historique qui leur est confiée et les appelle à adopter des initiatives législatives qui consacrent le choix de régulation et réalisent l’indépendance des médias, en particulier les médias publics, mettant un terme au retour des médias gouvernementaux qui prévalaient sous l’ancien régime.

 

M.B.Z

 

 

 

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