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Kaïs Saïed : nous n'avons pas besoin d'une loi de finances complémentaire

 

Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, jeudi 5 septembre 2024 au palais de Carthage, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia. C’est ce qu’a indiqué un communiqué de la présidence publié vendredi 6 septembre 2024 après une heure du matin.

La réunion a été consacrée à l’exécution du budget de l’État, aux hypothèses retenues et aux grandes orientations du prochain budget d’État.

 

À cette occasion, le président de la République a affirmé que « notre pays a rempli toutes ses obligations financières et qu’il n’y a pas eu recours à une loi de finances complémentaire, malgré les difficultés et changements que connaît le monde et parce que la Tunisie a choisi de s’appuyer sur ses propres capacités et sur l’indépendance de sa prise de décision nationale ».

Kaïs Saïed a également souligné « la nécessité d’adopter un système fiscal juste et progressif car une fiscalité équitable et juste fait partie des conditions fondamentales pour parvenir à la justice sociale ».

 

Rappelons que selon les derniers résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État publiés par le ministère des Finances, ceux à fin juin 2024, l’État a mobilisé 12,26 milliards de dinars en ressources d’emprunt, contre 5,84 milliards de dinars un an auparavant. 11,17 milliards de dinars d’emprunt intérieur sur les 11,74 milliards de dinars prévus dans la loi de finances 2024 et seulement près de 1,1 milliard de dinars d’emprunt extérieur sur les 16,44 milliards de dinars prévus dans la loi de finances 2024.

À la moitié de l’année, l’État a déjà collecté pratiquement tout le montant prévu en emprunt intérieur et il continue encore de puiser dans les ressources intérieures. Le ministère des Finances ayant annoncé fin juillet 2024, l’ouverture des souscriptions à la troisième tranche de l’emprunt obligataire national 2024 du 3 au 11 septembre 2024. Ce qui pourrait, in fine, créer un effet d’éviction sur le marché. En contrepartie, l’État n’a réussi à collecter que le seizième des ressources d’emprunts extérieures ambitionnées. Rappelons aussi que la Tunisie avait dépassé le déficit budgétaire programmé en 2023 et il est fort probable que ça soit le cas cette année également.

Ainsi et se référant à tout ce qui précède, il sera difficile de clôturer le budget de 2024 sans une loi de finances complémentaire.

 

I.N.


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