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Kaïs Saïed : l'autonomie de la BCT ne veut pas dire son indépendance

 

Le président de la République, Kaïs Saïed a effectué une visite au siège de la Banque centrale de Tunisie (BCT), où il s’est entretenu avec la vice-gouverneur, Nadia Gamha.

Dans son entretien avec la vice-gouverneur, le président de la République a insisté sur la nécessité de faire la distinction entre l’autonomie et l’indépendance de la BCT.

Le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance de la restructuration de la BCT, assurant que certaines directions étaient de trop et n’avaient pas lieu d’être, car elles constituaient une dilapidation des deniers publics. « Il faut qu’il y ait une harmonie entre les différentes directions de la Banque centrale, mais aussi une harmonie avec les lois de l’État ».

Par ailleurs, il a indiqué que l’ancien statut de la BCT de 1958, était bien meilleur que le statut actuel, sur plusieurs points.

« L’autonomie de la Banque centrale ne veut pas dire son indépendance de l’État. Il doit y avoir une harmonie avec les politiques de l’État. L’autonomie est en rapport avec les politiques monétaires, mais cela ne peut être valable pour le budget de l’État », indique le chef de l’Etat, rappelant les dispositions de l’article 25 du statut de la BCT de 2016. Dans ce contexte, il a indiqué qu’il était absurde que l’État ait recours aux banques commerciales pour emprunter et les rembourser avec des intérêts au détriment du citoyen.

Il a ajouté que le rôle principal de la BCT était de maîtriser l’inflation, soulignant, toutefois, qu’il est nécessaire d’améliorer et faire évoluer les textes juridiques afin que la banque puisse jouer pleinement son rôle, en tant qu’établissement public, autonome, mais non indépendant de l’État.

Le président de la République a, également, indiqué que la Commission tunisienne des Analyses financières (Ctaf) n’est pas en train d’accomplir sa mission convenablement. « J’ai déjà évoqué le volume des transactions effectuées vers le gouvernorat de Sfax à travers La Poste Tunisienne. 33 milliards de millimes durant la période allant du 1er janvier au 1er juin. La Ctaf aurait dû vérifier la provenance de cet argent. Nous refusons le blanchiment d’argent en Tunisie. Il faut aussi vérifier les financements reçus par certaines associations qui se cachent derrière la couverture de la société civile, mais qui agissent contrairement aux principes de la société civile. D’ailleurs, le concept de la société civile doit être revu ».

Dans ce contexte, il a ajouté que ces associations font partie, en apparence, de la société civile, mais que ce n’est pas réellement le cas. « Beaucoup d’argent provenant de l’étranger est injecté dans ces associations, mais il est par la suite transféré à des partis politiques. Il faut qu’il y ait un contrôle sur cet argent provenant de l’étranger. Nous sommes un Etat indépendant et souverain. Nous ne pouvons permettre ces financements provenant de l’occident ou de l’orient. Tout doit être sous le contrôle de l’Etat et de la Ctaf. La Ctaf doit les traquer. Ces associations constituent une continuité des partis politiques et les financements qu’elles reçoivent proviennent de parties qui cherchent à s’ingérer dans les affaires internes de la Tunisie. De plus le financement étranger des partis est interdit. Il faut qu’il y ait des poursuites judiciaires. Chaque jour, je reçois des plaintes concernant des suspicions de corruption ».

 

S.H


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