Jamel Ksibi : il faut relancer le secteur du BTP, pour relancer l'économie
Le secteur de bâtiment et des travaux publics (BTP) a connu une contraction de 3,5% en glissement annuel et de 6,6% en glissement trimestriel, selon les indicateurs publiés par l’Institut national de la statistique (INS).
Commentant ces chiffres, le président de la Fédération nationale des entrepreneurs de bâtiment et des travaux publics, Jamel Ksibi a affirmé, lundi 26 août 2024 : « Malheureusement, la tendance baissière des performances du secteur se poursuit car la contraction subie par le secteur doit être comptabilisée en perte d’emplois mais aussi en perte d’espérance, le BTP étant un secteur locomotive de relance ».
Il a indiqué, au micro de Manel Gharbi dans l’émission Expresso sur Express FM, que ces dernières années le secteur a connu une contraction importante. La participation du secteur à la création de la richesse nationale et au PIB a dégringolé à 4%, contre 15% en 2017 et 33% plusieurs années auparavant.
Et de rappeler que le secteur employait 520.000 personnes avant la pandémie du Covid-19.
Pour lui, les solutions pour le secteur sont simples et connues, il suffit à l’État de prendre les décisions nécessaires, inscrites dans une stratégie nationale qui vise à promouvoir le secteur, à faciliter les procédures (notamment en modifiant certains textes applicatifs, ndlr) et son accès au financement notamment aux engagements par signature, complètement à l’arrêt actuellement.
À titre d’exemple, il a indiqué que suite à la guerre en Ukraine et la flambée des prix, un décret avait décidé la compensation aux entreprises. Or, trois ans après, cette compensation n’a pas été encore versée, au détriment de ces entreprises dont une partie est à l’arrêt alors que l’autre a carrément déposé le bilan.
Résultat des courses, des centaines d’entreprises du secteur ont disparu, toujours selon ses dires. Pire, souvent aucune société ne répond aux appels d’offres, notamment dans les régions, car les sociétés sont, soit en difficulté, soit n’arrivent pas à trouver des garanties bancaires. Et de marteler que ces difficultés ne touchent plus que les petites sociétés mais désormais toutes les sociétés.
I.N.