Installation de Mohamed Ben Slama à La Boîte : Une vision de l’apocalypse
L’installation se déploie comme un vaste théâtre visuel, les personnages y sont figés dans une théâtralité caricaturale. Ils semblent suspendus entre le grotesque et l’héroïque.
Dans son installation «La Naissance du Monstre», exposée à “La Boîte”, Mohamed Ben Slama nous place face à une réflexion visuelle et symbolique sur le pouvoir, l’identité et le faux semblant. Dans cette œuvre, qui prend la forme d’un castelet; il met en scène des personnages à la lisière du monde des humains, là où fiction, théâtre, fantasme et caricature se touchent et brouillent les pistes. Son œuvre, empreinte d’ironie et de subversion, interroge la société contemporaine avec un langage visuel qui combine satire et tragédie, créant une expérience visuelle où le mystère tient une place centrale.
L’installation se déploie comme un vaste théâtre visuel, les personnages y sont figés dans une théâtralité caricaturale. Ils semblent suspendus entre le grotesque et l’héroïque. Ces figures humaines, aux visages souvent masqués, sont stylisées de manière exagérée, avec des attitudes à la fois comiques et tragiques. Dans ce cadre crépusculaire, les personnages sont des acteurs perdus dans un récit qui semble leur échapper, un récit qui a commencé bien avant eux et qui se poursuit hors temps.
Ce qui rend l’œuvre de Ben Slama particulièrement intrigante, c’est l’interaction entre l’art et son public. «La Naissance du Monstre» ne se révèle pas d’un coup. C’est un processus lent, progressif, où les œuvres se dévoilent au fur et à mesure de l’ouverture des rideaux mécaniques qui couvrent certaines parties de la scène centrale, créant un jeu constant entre le visible et l’invisible dans une combinaison des vérités cachées et des mensonges au sein d’une allégorie socio-politique.
Cette installation triptyque est également interactive, elle s’anime littéralement au son des pas du visiteur, saisis par des capteurs déclenchant une bande sonore.
À chaque mouvement, des volets s’ouvrent et laissent apparaître la scène et ses énigmes avec cette sorte de grande prêtresse entourée d’une foule disparate, désordonnée. À travers ce dispositif, Ben Slama crée une métaphore puissante du pouvoir. Le monstre, qui apparaît sous le regard du public, devient une construction collective.
L’artiste dépeint un monde où les individus jouent des rôles multiples, sans jamais se fixer dans une identité stable.Grotesque, lyrique, théâtral mais aussi inquiétant dans cette œuvre qui questionne le contemporain en empruntant les références du classique des mondes qui fusionnent pour la naissance d’un monstre qui ouvre une bouche béante pour engloutir la lune.
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