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Imen Gzara énumère ses réserves quant au traitement de l'affaire d'assasinat de Mohamed Brahmi

Imen Gzara numre ses rserves quant au traitement de l’affaire d’assasinat de Mohamed Brahmi

 

L’avocate et membre du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Imen Gzara, est intervenue, mardi 4 janvier 2025, sur les ondes de Mosaique FM au sujet de l’avancement de l’affaire du martyr Mohamed Brahmi.

« Aujourd’hui, une audience s’est tenue dans le but de trancher l’affaire de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, avec la présence de huit accusés en état d’arrestation, et de Mustapha Khedher qui est en état de fuite », a indiqué l’invitée de « Midi Show ».

Elle a précisé que le comité de défense, la famille du martyr Mohamed Brahmi et le parti politique Attayar Chaâbi étaient présents lors de cette audience en tant que constituants de la partie civile dans l’affaire.

« Nous avons annoncé notre retrait des plaidoiries, tout en restant présents aux sessions du procès, et nous avons aussi présenté nos arguments en espérant qu’ils seront mentionnés dans le procès-verbal de l’audience », a poursuivi Imen Gzara, en précisant que le travail du comité de défense dont elle fait partie est un travail rattaché à la mémoire collective nationale et à l’histoire de la Tunisie.

« Il n’y a pas de raison que l’affaire de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi soit jugée comme un dossier de droit commun, similaire au jugement d’une affaire de cambriolage, de trafic de drogue ou de violence », a déploré l’invitée d’Amina Ben Doua.

En réponse à la question des répercussions du retrait du comité de défense des plaidoiries, Me Gzara a précisé que le déroulement du processus judiciaire relatif à cette affaire ne sera pas affecté par ce retrait.

« Nous ne voulons pas être complices dans une scène théâtrale mal jouée, ni être de faux témoins », a indiqué Me Gzara, en soulignant que le comité de défense n’est pas convaincu par la procédure judiciaire déployée dans cette affaire. Elle a également précisé que les constituants de l’action civile n’ont pas revendiqué d’indemnités financières, mais réclament la justice, la poursuite judiciaire effective des complices dans ce crime, avant et après son déroulement, ainsi que la révélation de la vérité.

Imen Gzara a également déploré l’instabilité au sein des chambres judiciaires compétentes pour trancher les affaires d’assassinats politiques, tout en précisant que depuis le 20 décembre 2024, le président de la chambre judiciaire a été changé à trois reprises.

Elle a dénoncé la stratégie accélérée du traitement juridique de l’affaire, soulignant que 22 accusés ont été interrogés dans un intervalle de temps très serré (six heures), remettant ainsi en question ces interrogatoires bâclés, selon elle.

« Un interrogatoire approfondi, où l’on interroge 22 accusés en moins de sept heures, peut-il réellement dévoiler la vérité sur les acteurs de l’assassinat de nos martyrs ? », s’est interrogée Me Gzara.

Elle a également critiqué la décision de recours à une audience à distance, avec des interrogatoires menés depuis une salle au sein de la prison, ainsi que la fermeture de la salle d’audience du tribunal aux journalistes.

« Il y a des journalistes qui suivent ces affaires depuis 2016. De quel droit leur interdit-on d’assister aux audiences ? », a poursuivi Imen Gzara, en précisant que des soucis techniques ont été constatés lors de l’audience, mettant ainsi les détenus dans une situation où ils n’entendaient pas les juges et les autres parties de l’affaire.

« Même la préparation de cette audience n’a pas respecté le martyr. Le minimum nécessaire n’a pas été assuré », a dénoncé la membre du comité de défense, qualifiant cette audience d’« audience sans âme ». Elle a ajouté : « Il n’y a aucun prétexte qui justifie l’exclusion des journalistes de cette affaire ».

« Nous réclamons d’abord une stabilité au niveau des instances judiciaires traitant cette affaire », a ajouté Me Gzara, en précisant qu’un président de la chambre judiciaire avait invité le comité de défense pour les écouter et comprendre leurs revendications un vendredi, avant d’être transféré le lundi suivant.

« Dans l’affaire du martyr Chokri Belaïd, une audience a été reportée suite à l’absence de la télévision nationale », a conclu Imen Gzara.

Il faut rappeler que le comité de défense des martyrs a rendu public, le 30 janvier 2025, un communiqué dénonçant des irrégularités et annonçant le boycott des audiences. Le communiqué a dénoncé des audiences restreintes, une justice militarisée, une instabilité judiciaire qui fragilise l’affaire, la décision de tenir des audiences à distance, ainsi que la pression exercée sur certaines parties de l’affaire.

 

 

 

H.K 


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