National

Il était une fois Maya Jeribi

[ad_1]

Le 14-Janvier 2011 a permis aux Tunisiens de découvrir le monde de la politique et des politiciens. Ces derniers sont rapidement devenus de véritables personnalités publiques. Peu d’entre eux ont réussi à refléter une image positive. L’exercice était particulièrement difficile pour les femmes en raison de notre héritage patriarcal et des stéréotypes transmis à travers les générations. Fort heureusement, certaines ont brillé et excellé dans leur travail. L’ancienne secrétaire générale d’Al Joumhouri, Maya Jeribi, en est le parfait exemple.

C’est avec grande tristesse que nous commémorons, aujourd’hui 19 mai 2023, le cinquième anniversaire de la mort de cette grande militante. Elle nous a quittés en 2018 à l’âge de 58 ans après un long combat contre la maladie. Le seul qu’elle avait finalement perdu ! Maya Jeribi était une véritable figure du militantisme et de la lutte pour les droits et les libertés et pour la démocratie.

Maya Jeribi est née le 29 janvier 1960 à Bouarada, ville du gouvernorat de Siliana. Elle a étudié dans la ville de Radès. Jeune, elle avait intégré les rangs de l’Union générale des étudiants de Tunisie en 1979. Maya Jeribi était en ce temps-là étudiante à la faculté des sciences de l’université de Sfax. Elle avait intégré la centrale syndicale estudiantine alors qu’une véritable guerre politique se déroulait entre les destouriens, d’un côté, et les communistes, nationalistes, baathistes et socialistes, d’un autre. Il s’agit, également, d’une période connue pour la politique extrêmement répressive menée par le régime de Bourguiba.

Parallèlement à l’engagement syndical et à la défense des étudiants et des étudiantes, Maya Jeribi a mené un combat pour les droits et les libertés en dehors des universités. Elle a intégré, durant cette même période, la section de Sfax de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. La lutte de Maya Jeribi pour les droits et les libertés a eu une forme journalistique puisqu’elle a rédigé des articles de presse portant sur les droits de la femme et les procès politiques visant des figures de l’oppositon. Ses œuvres, publiées dans les journaux « Al Mawkif » et « Arraï » ont, aussi, abordé la situation générale du pays et les mouvements sociaux-économiques.

Après avoir achevé ses études en 1983, Maya Jeribi décide de faire partie du groupe ayant fondé le Rassemblement socialiste progressiste (RSP) qui deviendra, en 2001, le Parti démocrate progressiste (PDP). Il s’agit d’un parti créé par plusieurs groupes et figures de la gauche comme Ahmed Nejib Chebbi, Rachid Khéchana et Omar Mestiri. Mais, le parti n’est pas reconnu par les autorités tunisiennes. Il ne sera juridiquement existant qu’en 1987 après le putsch de Zine El Abidine Ben Ali.

Durant la période 1986-2006, Maya Jeribi est l’une des rares femmes à être membre d’un bureau politique d’un parti. En 2006, elle réussit l’incroyable exploit à devenir la première femme tunisienne à la tête d’un parti politique. Mme Jeribi est élue, suite au congrès du parti tenu en décembre 2006, secrétaire générale du PDP.

Maya Jeribi ne cède devant rien. Elle milite et défend un projet démocratique tunisien préservant les droits et les libertés des citoyens et ayant pour objectif d’instaurer un État social et de droit. Grâce à la révolution du 14 janvier 2011, Maya Jeribi devient connue par la quasi-totalité des Tunisiens. Tous lui vouent un grand respect. Elle a su garder l’image d’une femme intègre et défendant ses convictions malgré les nombreuses attaques et campagnes la visant. Maya Jeribi est élue, suite aux élections de 2011, membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Elle présente sa candidature à la présidence de l’assemblée, mais perd face au secrétaire général d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar. Ce dernier s’était allié aux islamistes représentés par le mouvement Ennahdha et au Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki.

Le 9 avril 2012, Maya Jeribi est, encore une fois, élue à la tête d’un parti politique. Elle devient la secrétaire générale d’Al Joumhouri. Ce parti a été créé à la suite de la fusion du PDP, du Parti républicain et de Afek Tounes. Il occupera cette fonction jusqu’en 2017.

Malheureusement, Maya Jeribi est partie un peu trop vite. Elle a laissé un grand vide dans la scène politique tunisienne. Elle était un véritable symbole de sacrifice et de dévouement. Elle renvoie l’image d’une femme de principes, courageuse, audacieuse et brave.

À la suite de son décès, feu Béji Caïd Essebsi, président de la République déplore, dans un communiqué officiel, la perte d’une militante sincère et salue ses qualités humaines. De son côté, le ministère de la Femme lui rend hommage en donnant son nom à la salle de réunion principale se trouvant dans ses locaux. La municipalité de l’Ariana donne son nom à une rue située à la cité Ennasr. Des piêtre hommages pour une femme qu’on pourrait tout simplement qualifier d’incroyable !

Paix à son âme

[ad_2]
lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page