Houcine Rhili : il faut instaurer de nouvelles méthodes de gestion de l'eau
L’expert en politiques hydriques, le professeur Houcine Rhili, est intervenu ce vendredi 25 octobre 2024 dans l’émission « Expresso » d’Express FM au sujet du taux de remplissage des barrages en Tunisie, qui est de 20,8 %. Un chiffre qui n’est pas surprenant pour ceux qui suivent la répartition des précipitations.
Houcine Rhili a expliqué que, depuis la fin du mois d’août dernier, les pluies ont surtout touché des régions spécifiques, en particulier le centre, le sud-est et le sud-ouest, ainsi que le littoral et le Cap-Bon. Cette répartition inégale explique le faible remplissage des barrages dans le nord-ouest. Une situation qui reflète un phénomène général observé sur les rives de la Méditerranée, où la carte des précipitations est en mutation.
L’invité de Wassim Belarbi a précisé que les barrages tunisiens ont récemment accumulé entre dix et douze millions de mètres cubes d’eau depuis fin août, avec la plus grande contribution venant du barrage de Oued Rmel à Zaghouan, qui a reçu 7,4 millions de mètres cubes. Cependant, le prélèvement quotidien pour l’approvisionnement en eau potable dans environ treize gouvernorats en diminue rapidement le niveau, d’où le taux de remplissage actuel de 20,8% au 24 octobre.
M. Rahili a également signalé des prévisions météorologiques encourageantes pour la fin de semaine dans le nord-ouest, avec l’espoir de fortes précipitations, particulièrement pour le barrage de Sidi Salem, le plus grand de Tunisie, dont le remplissage est actuellement de 16%, rendant l’approvisionnement en eau de plus en plus difficile.
L’expert a souligné que les précipitations sont cruciales pour les grandes cultures, les vergers et le remplissage des barrages, tout en rappelant que des volumes importants d’eau sont perdus en raison de l’écoulement vers la mer et les zones humides. Cette situation nécessite de nouvelles stratégies pour capter l’eau de pluie et gérer efficacement les ressources, d’autant plus que la Tunisie fait face à une grave sécheresse.
Houcine Rhili a enfin noté l’absence de changement significatif dans les politiques actuelles, regrettant le fait que le ministère de l’Agriculture n’ait pas encore dévoilé de nouvelles orientations. Il a plaidé pour l’utilisation de nouvelles méthodes, comme les réservoirs et les bassins de grande taille, en complément des barrages, pour mieux exploiter toutes les ressources hydriques.
H.K
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