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Guerre au Liban : Frappes sionistes sur Tyr et la banlieue sud de Beyrouth

 

• Les sirènes d’alerte activées, hier soir, dans le centre de l’entité sioniste à la suite de «projectiles tirés depuis le Liban», selon l’armée ennemie
• Le pays du Cèdre est «au bord de l’effondrement», prévient la cheffe de la diplomatie allemande depuis Beyrouth
• Conférence de Paris sur le Liban : la France veut rassembler 400 millions de dollars demandés par l’ONU

SYNTHÈSE – Des sirènes d’alerte ont retenti hier soir dans le centre de l’entité sioniste à la suite de « projectiles tirés du Liban », a annoncé l’armée sioniste dans un communiqué.

Les sirènes «ont été activées dans plusieurs régions du centre du pays à cause de projectiles tirés depuis le Liban sur le territoire», a indiqué l’armée. Quatre projectiles ont été détectés et plusieurs d’entre eux ont été interceptés, a-t-elle ajouté dans un communiqué séparé.

De son côté, l’agence de presse libanaise (ANI) et des médias locaux ont fait état, hier soir, de bombardements sionistes dans la banlieue sud de Beyrouth.

Des frappes sionistes ont ciblé une zone entre les quartiers d’Ouzaï et Jnah, a précisé le journal libanais «L’Orient-Le Jour». C’est un bâtiment résidentiel qui a été ciblé. La zone visée est proche des locaux de la chaîne Al-Mayadeen.

Hier matin, l’armée sioniste a effectué plusieurs raids aériens sur Tyr, après que le porte-parole de l’armée ennemie a sommé les habitants de plusieurs quartiers de cette grande ville du Liban-Sud d’évacuer les lieux et de partir vers le nord, au-dessus du fleuve Awali. L’aviation sioniste a notamment effectué six frappes sur un complexe résidentiel de la ville, selon le quotidien libanais «L’Orient-Le Jour».

Elle a, aussi, mené plusieurs raids au Liban-Sud et dans la Békaa et annoncé avoir intercepté des drones venant du Liban, pour la cinquième fois hier.

Le Hezbollah dit avoir ciblé une base militaire au nord de Haïfa

Le Hezbollah a annoncé hier avoir tiré des roquettes contre une installation militaire au nord de Haïfa, dans l’entité sioniste. Une « salve de roquettes » tirées par les combattants du Hezbollah a visé «la base de Zofolon pour les industries militaires au nord de la ville de Haïfa», a précisé le mouvement dans un communiqué. Le Hezbollah a également revendiqué des attaques contre des «rassemblements de soldats israéliens » dans la zone frontalière.

La banlieue sud de Beyrouth a été visée, avant-hier, par deux séries de frappes, la première dans l’après-midi, la seconde dans la nuit. Un de ces bombardements, à Ghobeiry, en bordure de Tayounné, a touché un immeuble de 10 étages qui s’est effondré comme un château de cartes.

Amnesty International a estimé que les raids sionistes au Liban contre des filiales de la société de microcrédits al-Qard al-Hassan affiliée au Hezbollah devaient faire l’objet d’une enquête pour un possible « crime de guerre ». « Être associé au Hezbollah ne suffit pas pour qu’un immeuble civil, ou les civils qui y sont, soient classés comme des objectifs militaires », écrit l’ONG.

Le parti chiite a également revendiqué, avant-hier, « son entière et exclusive responsabilité dans l’opération contre Césarée et le ciblage du domicile du criminel de guerre et leader du fléau sioniste» Benjamin Netanyahu.

« Le Liban est au bord de l’effondrement », a mis en garde hier la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, lors d’une visite-surprise à Beyrouth effectuée en pleine guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah. Elle a également affirmé que «toute attaque délibérée contre les Casques bleus de l’ONU» constituait «une violation du droit international humanitaire».

La mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a accusé les troupes sionistes de tirer «de façon répétée» et «délibérée» sur ses positions. «L’obligation de protéger les pacificateurs de l’ONU s’applique à toutes les parties au conflit», a dit Mme Baerbock. «Les soldats de la Finul ont tout notre soutien. Ils sont nécessaires pour trouver une solution politique au conflit.»

Dilemme allemand

La ministre allemande a observé, par ailleurs, que son pays était « confronté à un dilemme » en ce qui concerne l’exportation d’armes vers l’entité sioniste, ajoutant que l’entité sioniste avait la responsabilité de respecter le droit international, rapporte l’agence Reuters.

Mme Baerbock a également été reçue à Aïn el-Tiné par le président du Parlement, Nabih Berry. Les développements politiques, les attaques sionistes et l’escalade militaire au Liban ont été au cœur de la rencontre qui a duré une heure environ et au terme de laquelle la responsable n’a pas fait de déclaration à la presse.

Commentant sur X la visite de la ministre allemande, l’ancien chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le leader druze Walid Joumblatt, a demandé «s’il n’était pas préférable de se passer de certaines déclarations ou analyses de certains commentateurs ou visiteurs de haut rang, comme la ministre allemande des Affaires étrangères, et de se concentrer sur l’effort français pour aider le Liban». Le commentaire a visiblement été retiré par la suite.

Protéger les civils innocents

«Au Liban, les habitants craignent chaque jour pour la sécurité de leurs proches […]», a estimé la ministre des Affaires étrangères allemande, citée par le compte officiel de la diplomatie allemande sur X plus tard dans la journée.

«Le droit humanitaire international s’applique dans ce contexte. […] l’armée israélienne doit toujours examiner attentivement comment protéger au mieux les civils innocents», a-t-elle dit en ajoutant que ce conflit ne pouvait être résolu «uniquement par des moyens militaires».

«Nous continuons à travailler intensivement sur une solution diplomatique […]. La pleine mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU est essentielle pour parvenir à une solution», a-t-elle conclu. Par ailleurs, la cheffe de la diplomatie allemande a déclaré que l’aide humanitaire n’arrivait que par «petites quantités» dans le nord de la bande de Gaza depuis plusieurs jours. «Le gouvernement israélien avait promis au printemps de submerger Gaza d’aide. Il est désormais impératif que l’aide humanitaire atteigne Gaza, car fournir cette aide est un devoir selon le droit international», a-t-elle dit.

Une conférence internationale sur le Liban est prévue aujourd’hui à Paris. La priorité sera de répondre à l’appel de fonds de l’ONU pour une aide de plus de 400 millions de dollars en faveur des personnes déplacées, a indiqué hier l’Élysée.

Le 1er octobre, les agences de l’ONU ont lancé un appel de plus de 400 millions de dollars pour une aide urgente aux centaines de milliers de déplacés par les frappes sionistes au Liban-Sud. «La priorité est de pouvoir répondre à cet appel», a indiqué l’Élysée. «Nous avons travaillé à essayer de dégager le maximum de contributions possibles», a-t-on ajouté, précisant que le président Emmanuel Macron ferait une annonce sur l’aide apportée par la France. À l’Elysée, on ajoute que le travail pour rassembler ces aides « se poursuit encore aujourd’hui avec les équipes».

Mikati à l’Élysée pour défendre une « pression » sur l’entité sioniste

Le chef de l’État français a reçu hier à l’Élysée le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati, en amont de la conférence prévue jeudi. Selon un communiqué du bureau de presse de M. Mikati publié en soirée, M. Macron a affirmé «poursuivre ses efforts avec les États-Unis pour aboutir à un cessez-le-feu et trouver un moyen de faire pression sur Israël en ce sens».

M. Mikati, accompagné du chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib, a de son côté remercié le président Macron « pour son soutien constant au Liban» et pour les «efforts» déployés par la France pour un cessez-le-feu. «La conférence de demain (ce jeudi) est un bon signe, montrant l’intérêt de la France pour le Liban», a ajouté M. Mikati. Auparavant, il avait rencontré la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, qui avait exhorté le Premier ministre sortant à «préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban».

La France « ne fera pas défaut » au Liban

La France se tient aux côtés du Liban et « ne lui fera pas défaut », avait assuré plus tôt le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. « L’objectif est d’abord de réaffirmer la nécessité d’un cessez-le-feu, d’une résolution diplomatique et d’une fin des hostilités, de mobiliser l’aide humanitaire du plus grand nombre de pays possible et de soutenir les institutions Libanaises, au premier rang desquelles les forces armées libanaises », avait souligné M. Barrot sur la radio RTL. La conférence « verra la participation de 70 pays et de 15 organisations internationales », avait ajouté le ministre, précisant que « tous ceux que nous avons invités ont répondu présents ». Le ministre n’a pas néanmoins précisé le niveau de représentation alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, en déplacement au Moyen Orient, sera, lui, absent.

Paris et Washington ont été à l’initiative le mois dernier, lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, d’une proposition de cessez-le-feu temporaire pour le Liban en proie à une guerre entre le Hezbollah et l’entité sioniste.

La France souhaite faire appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah en 2006 et stipule que seuls les Casques bleus et l’armée libanaise doivent être déployés dans le sud du Liban frontalier de l’entité sioniste.

Cette résolution «permet de garantir […] la souveraineté et l’unité du Liban […]», a-t-il également souligné.

Après un an d’échanges de tirs frontaliers, l’entité sioniste et le Hezbollah sont désormais en guerre ouverte au Liban, où l’armée sioniste a lancé fin septembre une offensive au sol dans le sud.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban en un mois, d’après un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. L’ONU a recensé près de 700.000 déplacés.

— La Presse de Tunisie avec agences et médias

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