Guerre à Gaza : Yahya Sinouar tombe en martyr les armes à la main
• Des sources du Hamas affirment que des indices suggèrent que le chef du mouvement de la résistance palestinienne a bel et bien été tué, tandis que l’armée d’occupation a confirmé son assassinat lors d’un raid militaire aérien.
• Parallèlement, au moins 28 personnes tuées, dont des enfants, dans une frappe sioniste meurtrière sur l’école Abou Hussein à Jabalia, selon un responsable palestinien du ministère local de la Santé.
SYNTHÈSE — Le ministre sioniste des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé hier la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué dans une frappe sioniste sur la bande de Gaza.
L’armée d’occupation sioniste a, également, confirmé hier l’assassinat du leader du Hamas, Yahya Sinouar, considéré comme l’un des architectes de l’attaque sans précédent menée par le mouvement de la résistance palestinienne le 7 octobre 2023 sur le sol sioniste.
L’armée et les services du renseignement intérieur «confirment qu’après une traque d’un an, hier, des soldats de l’armée sioniste ont éliminé Yahya Sinouar, le chef du (…) Hamas lors d’une opération dans le sud de la bande de Gaza», a indiqué l’armée d’occupation dans un communiqué.
Identifié «sur la base de photos de ses dents»
Selon la Division de l’identification médico-légale de la police sioniste, le corps de Yahya Sinouar a été identifié «sur la base de photos de ses dents».
L’armée sioniste avait annoncé hier après-midi dans un communiqué que «trois » combattants ont été « éliminés».
«Étant donné que le bâtiment était rempli de charges explosives et de grenades aspergées, les corps (…) ont d’abord été examinés par des drones – et l’un d’eux ressemblait à Sinouar», explique la police sionsite.
Plus tôt, l’armée d’occupation avait indiqué procéder à des vérifications ADN sur la «possibilité» de l’avoir assassiné, parmi trois personnes tuées dans une opération dans un immeuble à Gaza.
Parallèlement, des responsables du Hamas ont affirmé que des indices suggèrent que leur chef a bel et bien été tué lors d’une frappe sioniste sur Gaza hier.
L’entité sioniste avait déjà informé les responsables militaires américains de la mort potentielle du chef du Hamas, Yahya Sinouar, et leur a transmis des photos de ce qui pourrait être son cadavre, a déclaré hier à Reuters un responsable américain de la défense, sous couvert d’anonymat.
«Nous attendons des informations de la part des Israéliens», a déclaré ce responsable.
Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, qui est en visite au siège de l’OTAN, a été informé et a reçu une note à ce sujet lors de réunions avec les alliés de la défense à Bruxelles.
Nouveau massacre à Jabalia
Au moins 28 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués hier lors d’une frappe sioniste sur un abri dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré un responsable du ministère local de la Santé, tandis que l’entité sioniste a affirmé que l’attaque visait des dizaines de militants sur le site.
Des dizaines de personnes ont également été blessées dans la frappe, a annoncé ce responsable, Medhat Abbas, ajoutant : « Il n’y a pas d’eau pour éteindre le feu. Il n’y a rien. C’est un massacre (…) Des civils et des enfants sont tués, brûlés sous les tirs ».
L’armée d’occupation a indiqué, dans un communiqué, que la frappe visait des membres du Hamas et du Jihad islamique, qui opéraient à l’intérieur de l’école Abou Hussein à Jabalia, qui servait d’abri aux personnes déplacées. Elle a ajouté que des dizaines de militants étaient présents dans l’enceinte de l’école lorsque la frappe a eu lieu, et a fourni les noms d’au moins 12 d’entre eux, que l’agence Reuters n’a pas pu vérifier dans l’immédiat. La troupe a aussi affirmé avoir pris des précautions pour limiter les dommages causés aux civils et a accusé le Hamas de les utiliser comme boucliers humains, ce que celui-ci a démenti.
De son côté, le Hamas a précisé, dans un communiqué, que les allégations selon lesquelles des combattants se trouvaient dans l’école n’étaient que des « mensonges », ajoutant qu’il s’agissait d’une « politique systématique de l’ennemi pour justifier son crime ».
Le bureau des médias du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, a évalué à 28 le nombre de morts et à 160 celui des blessés. Plus tôt dans la journée, les autorités sanitaires palestiniennes ont déclaré qu’au moins 11 Palestiniens avaient été tués lors de deux frappes sionistes distinctes dans la ville de Gaza, tandis que plusieurs autres avaient été tués dans les zones centrales et méridionales de l’enclave.
Des images de l’école Abou Hussein diffusées par les médias palestiniens et que Reuters n’a pas pu vérifier immédiatement montrent de la fumée s’échappant des tentes qui ont pris feu, alors que de nombreuses personnes déplacées évacuent des blessés, dont des enfants, vers des ambulances.
Les habitants de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, ont témoigné que les forces sionistes avaient fait exploser plusieurs maisons en tirant depuis les airs, à partir des chars et en plaçant des bombes dans les bâtiments avant de les faire exploser à distance.
Une zone réduite en ruines
Depuis deux semaines, la zone visée est le point de mire de l’armée sioniste, qui affirme vouloir empêcher les combattants du Hamas de se regrouper pour de nouvelles attaques. Selon les habitants, les forces sionistes ont effectivement isolé Beit Hanoun, Jabalia et Beit Lahia, dans l’extrême nord de l’enclave, bloquant les déplacements, sauf pour les familles qui suivent les ordres d’évacuation et quittent ces trois villes.
« Nous avons rédigé notre acte de décès et nous ne quitterons pas Jabalia », a déclaré un habitant à Reuters dans une application de messagerie instantanée. « L’occupation (sioniste) nous punit de ne pas avoir quitté nos maisons dans les premiers jours de la guerre, et nous ne partirons pas maintenant. Ils font exploser les maisons et les routes et nous affament, mais nous mourons une fois et nous ne perdons pas notre fierté », a dit ce père de quatre enfants, refusant de donner son nom par crainte de représailles sionistes.
L’armée d’occupation a déclaré hier qu’elle avait saisi de nombreuses armes dans la région, dont certaines étaient cachées dans une école, et que ses forces avaient tué des dizaines de militants dans des frappes aériennes et des combats rapprochés, alors que les troupes tentent d’éradiquer les forces du Hamas qui opèrent dans les décombres.
Jabalia est encerclée et pilonnée depuis le 6 octobre dernier par l’armée sioniste qui affirme que le Hamas tente d’y reconstituer ses forces. Le sort de centaine de milliers de Gazaouis pris au piège des combats est au centre des inquiétudes internationales. Quelque 345.000 Gazaouis seront confrontés à la faim à un niveau « catastrophique » cet hiver, contre 133.000 actuellement, a avertit l’ONU dans un rapport publié hier.
Le nord de Gaza, qui abritait plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants du territoire, a été réduit en ruines lors de la première phase de l’assaut sioniste il y a un an, après les attaques du 7 octobre sur le sud de l’entité sioniste par le Hamas.
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a lui pointé un « vrai risque » de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant « certains membres du gouvernement israélien » d’en faire « une arme de guerre ».
Plus de 42.000 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l’offensive sioniste à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Les États-Unis ont fait savoir à l’entité sioniste qu’il devait prendre des mesures pour améliorer la situation humanitaire dans le nord de la bande de Gaza dans un délai de 30 jours, faute de quoi l’aide militaire pourrait être restreinte. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a convoqué une réunion d’urgence avant-hier pour discuter de l’extension de l’aide humanitaire à Gaza, selon des responsables, l’aide étant susceptible d’augmenter prochainement.
Accès à l’aide
L’ONU se plaint depuis longtemps des obstacles à l’acheminement de l’aide à Gaza et à sa distribution dans la zone de guerre, imputant ces obstacles à l’entité sioniste et à l’anarchie. Selon l’ONU, aucune aide alimentaire n’est entrée dans le nord de la bande de Gaza entre le 2 et le 15 octobre.
Avant-hier, l’unité militaire sioniste qui supervise l’aide et les expéditions commerciales a affirmé que 50 camions étaient entrés dans le nord du territoire assiégé.
Le directeur du bureau des médias du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, Ismaïl Al-Thawabta, a soutenu, pour sa part, que les commentaires sionistes sur l’autorisation de l’aide étaient trompeurs. Selon lui, l’armée d’occupation a maintenu un siège total sur l’extrême nord de Gaza pendant 170 jours consécutifs, fermant tous les points d’accès humanitaires. Il a ajouté que 342 personnes avaient été tuées dans l’assaut sioniste au cours des dix derniers jours.
L’entité sioniste affirme que ses ordres d’évacuation ont été émis pour assurer la sécurité des personnes et les séparer des militants, et nie qu’ils fassent partie d’un plan de nettoyage ethnique systématique.
La Presse de Tunisie avec agences et médias
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