France: Saad Lamjarred fait appel de sa condamnation pour viol
Le chanteur marocain Saad Lamjarred, jugé la semaine dernière devant les assises de Paris pour viol aggravé, a fait appel de sa condamnation à six ans de prison, a-t-on appris mardi auprès de ses avocats et de source judiciaire.
« Compte tenu de ses protestations d’innocence, Saad Lamjarred a fait appel ce jour » (mardi), ont indiqué à l’AFP ses avocats Mes Thierry Herzog et Jean-Marc Fedida.
Dans son verdict rendu vendredi, la cour d’assises de Paris s’était dit « convaincue » du viol, « décrit de manière constante et précise » par la partie civile, Laura P., depuis sa plainte.
Elle avait relaté à la cour comment Saad Lamjarred, rencontré en boîte de nuit en octobre 2016, l’avait violée et frappée dans sa chambre d’hôtel.
La cour ayant décerné un mandat de dépôt, Saad Lamjarred, qui comparaissait libre, a été incarcéré.
« Le mandat de dépôt décerné à son endroit n’était pas davantage justifié puisqu’il a toujours respecté son contrôle judiciaire », ont aussi réagi les avocats du chanteur de 37 ans, célèbre dans tout le monde arabe.
Au Maroc, sa condamnation a profondément divisé les internautes sur les réseaux sociaux.
Ses fans et amis soutiennent que le chanteur est « innocent » et que Laura P. « l’a cherché ». D’autres plaident pour lui pardonner tandis que certains, complotistes, accusent « la France raciste », sur fond de crise diplomatique entre Paris et Rabat.
« Je n’ai pas encore compris et ne comprends pas cette décision injuste contre mon frère et ami Saad », écrit ainsi sur son compte Instagram un animateur marocain très suivi, Rachid El Idrissi.
En réponse, des militantes féministes ont fustigé une « normalisation des violences faites aux femmes ». Un internaute a même suggéré de criminaliser « l’apologie du viol » comme c’est le cas pour « l’apologie du terrorisme ».
Saad Lamjarred, qui sera donc rejugé devant une cour d’assises, a également été renvoyé devant la cour d’assises du Var (sud) pour des accusations de viol très similaires, à Saint-Tropez en 2018.
(AFP)
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