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Fitch Ratings : si l’accord avec le FMI n’est pas conclu, la Tunisie recourra au financement direct de la BCT

Fitch Ratings : si laccord avec le FMI nest pas conclu, la Tunisie recourra au financement direct de la BCT

Fitch Ratings s’attend à ce que le déficit budgétaire de la Tunisie se réduise à 5,8% du PIB en 2023, l’excédent enregistré au premier semestre 2023 n’étant probablement pas maintenu, car « certains coûts liés aux compensations et aux transferts au cours de la période n’ont pas encore été pris en compte dans les chiffres du budget ». C’est ce que l’agence de notation indique dans un communiqué daté du 15 septembre 2023.

Et de préciser dans ce même document que « la Tunisie a affiché un excédent budgétaire de 58,8 millions de dinars (environ 0,4% du PIB) au premier semestre 2023, influencé par des dépenses plus faibles que prévu qui n’ont atteint que 38% du niveau budgétisé pour l’ensemble de l’année. Les compensations et les dépenses de transfert pour cette période n’ont représenté que 27% du montant annuel budgétisé ».

« Nous prévoyons que les coûts des compensations énergétiques et alimentaires se situeront à environ 6% du PIB en 2023, contre 8% l’année dernière, grâce à la baisse des prix internationaux et aux ajustements des prix des carburants et de l’électricité à l’échelle nationale. Néanmoins, le système de compensation n’a pas été réformé davantage et il n’y a pas eu d’ajustement des prix des carburants depuis novembre 2022, ce qui rend improbable une baisse plus importante. Les importations de produits énergétiques et agricoles au premier semestre 2023 ont été globalement similaires à celles du premier semestre 2022, en monnaie locale, ce qui suggère que les importations de produits compensés n’ont pas chuté brutalement », explique l’agence.

 

Fitch Ratings estime : « Il est possible que le gouvernement n’ait pas encore effectué certains paiements compensatoires aux entreprises publiques impliquées dans l’importation de produits compensés, compte tenu des contraintes de liquidité auxquelles il est confronté en l’absence d’un financement extérieur suffisant. Les dépenses de compensation au premier semestre de l’année 2022 ont également été inférieures aux prévisions, mais elles ont ensuite augmenté, le gouvernement ayant effectué des paiements tardifs aux entreprises publiques concernées ».

Et de noter que « l’accord conclu en août 2022 avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour contrôler la croissance de la masse salariale continue de tenir, et a permis au gouvernement de maintenir les dépenses salariales en ligne avec le budget au premier semestre 2023 ».

L’agence de notation précise dans ce cadre que « cet accord a été pris en compte dans ses prévisions selon lesquelles le déficit budgétaire tombera à 5,8% en 2023, contre 6,9% en 2022, et était au cœur de l’accord au niveau des services (SLA) que le gouvernement tunisien a conclu avec le FMI en septembre 2022.

Cet accord a également été facilité par l’engagement des autorités en faveur de réformes fiscales, comprenant des révisions de taux ainsi que des mesures visant à réduire la fraude fiscale et à améliorer le recouvrement et l’administration de l’impôt. Ces mesures, adoptées fin 2022, ont soutenu les recettes publiques à des niveaux proches du budget au premier semestre 2023, contribuant ainsi à l’excédent ».

 

L’agence de notation révèle que « lorsque elle a abaissé la note de défaut de l’émetteur à long terme en devises étrangères de la Tunisie à « CCC-«  contre « CCC+ » en juin 2023, elle a prévu des besoins de financement du gouvernement à environ 16% du PIB en 2023 et 14% en 2024, l’un des plus élevés parmi les souverains notés « C »https://www.businessnews.com.tn/ »D » ».

Fitch Ratings rappelle aussi que « le plan de financement du gouvernement prévoit un financement extérieur d’environ 5,5 milliards USD (environ 10% du PIB) en 2023. En juin, la Tunisie n’avait mobilisé qu’environ 865 millions USD sur ce montant ».

Et de souligner : « Une grande partie du reste dépendra de l’obtention par le pays d’un programme du FMI, dont les progrès sont au point mort depuis que les réformes des compensations ont été rejetées par le président Kaïs Saïed en avril. Nous continuons de penser qu’un programme du FMI sera approuvé d’ici la fin de l’année, ce qui permettra de débloquer des financements extérieurs supplémentaires et facilitera l’exécution des paiements retardés aux entreprises d’État. Néanmoins, les risques liés à ce résultat sont élevés.

Si le financement du FMI n’est pas assuré, nous nous attendons toujours à ce que des financements extérieurs supplémentaires soient débloqués, notamment 500 millions de dollars de l’Arabie saoudite, 150 millions euros de dons de l’Union européenne, le deuxième décaissement de 500 millions de dollars dans le cadre de l’engagement 2023 de l’AfreximBank, et 550 millions de dollars de l’Algérie. Toutefois, dans un tel scénario, le secteur financier national aurait du mal à combler l’important déficit de financement du gouvernement. Cela pourrait pousser le gouvernement à rechercher un financement direct auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT), ce qui pourrait nuire à l’indépendance et à la crédibilité de la banque ».

 

I.N.


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